Résumé de la 8e partie n Sidi Aïssa fait jaillir, sur la sebkha (lac salé) une source d'eau douce qui, depuis, porte son nom. Tout saint faiseur de miracles qu'il était, Sidi Aïssa s'en remettait toujours humblement à Dieu. Il lui était totalement soumis et demandait à ses disciples de n'invoquer que Lui et de ne Lui associer personne. Quand quelqu'un, poussant un soupir, disait : «Ah, Sidi Abdelkader, aies pitié de moi !», il lui faisait aussitôt des remontrances : «Ne demande pas à Sidi Abdelkader d'avoir pitié de toi mais à Dieu qui t'a créé et fixé une destinée ! — Mais, dit l'homme qui ne comprend pas cette réaction, Sidi Abdelkader est un saint vénéré dans tout le pays… — Je le sais, dit Sidi Aïssa, et je le respecte beaucoup ! — Alors pourquoi m'interdis-tu de l'invoquer, de lui demander de l'aide ? — Sidi Abdelkader n'était qu'un homme, certes, un vertueux et un pur, aimé de Dieu Très-Haut, mais ce n'était qu'un homme ! — Alors qui dois-je invoquer ? — Invoque Dieu et Lui seul !» Quant aux miracles qu'il faisait, il les considérait comme les signes de Sa force, la manifestation de la puissance de Dieu. «C'est avec l'autorisation de Dieu que ces choses extraordinaires s'accomplissent, moi, je ne suis que l'instrument par lequel Dieu opère.» La source de lait, le puits de goudron, les cornes de la bête qui s'allongent ou encore la source d'eau douce au milieu d'un lac salé : tous ces miracles qu'il a accomplis et que nous avons rapportés ne sont que des manifestations de la puissance divine et, comme disent les pieux musulmans, des karamate, des privilèges accordés aux serviteurs vertueux du Dieu Unique et sans associé. Tous ces préceptes, Sidi Aïssa les inculque non seulement à ses disciples, mais aussi à ses enfants, qu'il élève dans la crainte et l'adoration de Dieu. Sa femme, comme ses enfants, faisait comme les autres, invoquant souvent les saints, notamment le grand Sidi Abdelkader Al-Djilani, le saint bien connu de Baghdad, mais qui possède plusieurs sanctuaires en Algérie. A chaque fois, Sidi Aïssa leur fait des reproches : «Invoquez Dieu et Dieu seul ! — Les saints ne sont-ils pas les proches de Dieu ? lui demande parfois sa femme — Ils le sont, dit-il, et ils peuvent intercéder pour nous, par leurs prières et invocations, la puissance appartient à Dieu seul, c'est Lui qui fait vivre et mourir, c'est Lui qui assure à chacun sa subsistance !» Lui-même donne l'exemple en n'adressant ses demandes et ses invocations qu'à Dieu. Dieu qu'il adore le jour comme la nuit... (à suivre...)