Un souvenir imagé de la guerre froide est venu hanter la salle du Conseil de sécurité hier lorsque l'ambassadeur américain a comparé la politique de la chaise vide de la Corée du Nord au geste célèbre de Nikita Khrouchtchev tapant sur un pupitre avec sa chaussure. Peu après l'adoption de la résolution 1718 du Conseil de sécurité sanctionnant son pays pour avoir effectué un essai nucléaire, l'ambassadeur nord-coréen à l'ONU a rejeté cette résolution, accusant le Conseil d'utiliser des «méthodes de gangster». Après quelques critiques virulentes des Etats-Unis, l'ambassadeur nord-coréen, qui avait été invité au débat, s'est levé et a quitté la salle. L'ambassadeur américain a alors demandé la parole pour déplorer l'attitude consistant à lancer quelques phrases musclées avant de partir. «C'est l'équivalent contemporain de Nikita Khrouchtchev tapant avec sa chaussure sur son pupitre à l'Assemblée générale», a-t-il dit. A ces mots, son homologue russe s'est tourné vers le président de séance, lui demandant d'user de son influence pour faire en sorte que les participants «s'abstiennent d'analogies inappropriées, même sous le coup de l'émotion». En 1960 dans un épisode resté célèbre, Nikita Khrouchtchev, qui dirigeait l'Union soviétique, avait frappé son pupitre avec sa chaussure, lors du débat annuel de l'assemblée générale, pour contester les propos du Premier ministre britannique, McMillan, qui critiquait le Yougoslave Tito, allié de l'URSS.