Sur fond de campagne électorale parlementaire américaine, une série de livres publiés ces derniers mois critiquent vivement la gestion de la guerre en Irak par l'administration Bush, taxée de mauvais choix à répétition et d'aveuglement. La dernière charge éditoriale est venue du journaliste du Washington Post Bob Woodward avec son livre State of denial (Etat de déni) qui est venu s'ajouter à d'autres ouvrages accusateurs écrits par des journalistes, mais aussi des diplomates et des universitaires. Parmi les livres critiques ayant le plus de succès, Fiasco de Thomas Ricks, publié en juillet, accuse M. Bush de n'avoir pas eu de plan pour l'Irak au-delà de l'invasion en 2003 et du renversement de Saddam Hussein, une approche qu'il apparente à de la «cécité». Hubris, publié en septembre par les journalistes Michael Isikoff et David Corn, s'attaque aux «coups bas, aux inepties administratives, au journalisme dévoyé et surtout à l'arrogance» de l'administration Bush. L'ancien diplomate Peter Galbraith a lui aussi usé de sa plume pour attaquer le pouvoir en place à Washington dans son livre La fin de l'Irak : comment l'incompétence américaine a créé une guerre sans fin, dans lequel il parle de «mauvais choix» et de «d'aveuglement». Pour un professeur de communication à New York University, la prolifération de livres sur l'Irak serait une réaction à l'échec des grands médias pour rendre compte de la guerre. Le public, du coup, se tournerait vers d'autres modes d'information dont les livres, les documentaires indépendants et l'internet.