«Durant le ramadan, les gens vivaient, en dépit de la dureté de la vie, heureux. Dans la soirée, les familles se rencontraient. Il y avait une bonne ambiance. On avait un bon moral malgré toutes les contraintes de la vie : pauvreté, misère, chômage, absence de moyens. Même avec tout cela, le moral était au beau fixe. Ramadan, à l'époque, était synonyme de rencontres ; les familles se réunissaient, dansaient, chantaient. Kayen lbena. Malgré les maladies et les épidémies qui nous frappaient, nous continuions à vivre.» «Je pense que tout se passe dans la tête des gens. Nous étions certes pauvres, mais riches dans le moral. De nos jours, tout est faux, tout est sophistiqué. D'ailleurs même la prière est sophistiquée. Certains ont inventé de nouvelles pratiques religieuses. C'est vraiment dommage. Aujourd'hui, il y a certes le confort, mais pas de goût pour la vie. Avant, il n' y avait même pas de nourriture, mais il y avait el-niya et la fraternité. Maintenant, c'est la loi du plus fort. Il y a tout, mais chacun pense à soi.»