On recense aujourd'hui plusieurs manuscrits attribués à Ibn Sirîn, sans que l'on sache toujours si ces ouvrages sont de lui ou non. Il faut dire qu'un travail de critique des manuels disponibles, ainsi qu'une confrontation avec les données biographiques de l'auteur n'ont pas encore été faits. Huit ouvrages au moins sont attribués à Ibn Sirîn, dont le fameux T'âbir al-Ru'ya, Interprétation des rêves, dont il existe plusieurs copies dans les bibliothèques marocaines et à Alger. On peut citer également le Kitâb al Lu'lu'a fi ta'bir al Manâm, La Perle de l'Interprétation des rêves, dont un manuscrit est conservé à Tunis et le Ta'bir al-Ah'lam al-Kabîr, Le grand Livre de l'interprétation des rêves, conservé au Liban. Si on relève une certaine unanimité dans l'attribution de certains titres à Ibn Sîrin, il y a de fortes divergences pour ce qui est des autres. Mais même quand il est prouvé qu'un ouvrage a été attribué à tort à Ibn Sirîn et même quand le nom de l'auteur réel est retrouvé, il subsiste toujours un doute : ainsi, beaucoup de critiques pensent que le fameux Muntakhab al-Kalâm fi ta'abir al Ah'lâm est de Al-Halili al-Darî, mais ils pensent aussi que cet auteur n'est pas original mais qu'il a compilé des œuvres antérieures. Aussi, quelques uns se sont demandés si l'œuvre compilée n'est pas précisément une œuvre d'Ibn Sirîn. Le débat est ouvert et apparemment pour longtemps. Le public, lui, se soucie peu de ces divergences et reçoit comme authentiques tous les ouvrages du grand maître.