Résumé de la 5e partie n Walter se rend à la police muni de la lettre écrite par sa femme Ida qui avoue ses forfaits. Et c'est vous qui avez inventé ça ? — Nous en avons discuté, elle l'a écrit et signé. — Je vois que c'est signé... et alors ? Parce qu'une femme, la vôtre, signe ce bout de papier, vous vous croyez autorisé à la tuer ? C'était peut-être un jeu pour elle ? Non ? Elle n'y croyait sûrement pas ! On ne peut croire à une chose pareille, on ne peut pas croire que parce qu'on signe un bout de papier autorisant sa mort, elle va se produire ! — Ce n'était pas un jeu, elle était consentante. C'est son écriture, vous pourrez le vérifier. Elle a aussi écrit à sa mère et à sa sœur... — Quand ? — Cette nuit, après que nous eûmes décidé de le faire. — Où sont les lettres ? — Je les ai postées en allant au commissariat, elle me l'avait demandé. — Sans les lire ? — Elles ne m'étaient pas destinées... — Mais vous êtes monstrueux ! — Non, je ne suis pas monstrueux. Ce qui est entendu est entendu. Je vous répète qu'elle était consentante. Elle me l'a dit elle-même, cette nuit encore : «Il faut me tuer, Walter, parce que je recommencerai.» Il n'y a rien de monstrueux là-dedans. J'ai agi pour notre bien commun, et j'en assume les risques, je suppose que vous allez m'arrêter. Ce n'est pas une supposition, c'est une évidence. A ce moment, l'inspecteur ne croit pas qu'Ida ait pu être consentante. Il ne croit même pas qu'elle ait écrit ce contrat stupide, ni les lettres ni rien. Il croit tout simplement que Walter lui raconte des histoires, qu'il a écrit lui-même ce «contrat» de mort. Ou alors il est fou. Le premier geste de la défense est évidemment de soumettre Walter à l'examen des psychiatres. Il en ressort que le jeune homme a un excès de fantasmes et d'imagination, qu'il écrivait des poèmes à sa dame et pensait un jour publier des romans. Que sa personnalité est rigide... mais qu'il est sain d'esprit. — Si l'on peut dire. Car la frontière est immense entre le «sain d'esprit» des psychiatres et l'appréciation du commun des mortels. Les juges du tribunal de Landshut se trouvent donc devant un cas hors du commun. L'atout de la défense étant évidemment le papier signé par Ida, et les lettres à sa famille, qui interdisent de considérer Walter comme un assassin ordinaire. (à suivre...)