Paroles n La saison estivale tant attendue par les Algériens pour profiter de moments de détente réserve souvent des surprises… de mauvais goût. A la plage, l'estivant est souvent accueilli par une inscription annonçant la gratuité d'accès. Cette gratuité, pourtant garantie par la loi, est remise en cause dans la réalité, puisque l'estivant est confronté à des pratiques contraires à la loi. L'estivant véhiculé par exemple, doit s'acquitter de 50 DA, prix d'un ticket de stationnement au parking. Aux alentours immédiats de la plage, des gargotes sont installées par des particuliers pour s'adonner à des commerces dans des conditions d'hygiène qui laissent à désirer. Pourtant, la loi interdit ce genre de commerce. A Mostaganem par exemple, des jeunes vendent même des millefeuilles au bord de la plage au vu et au su de tous. Arrivé à la plage, l'estivant doit débourser 100 à 200 DA pour la location d'un parasol. Ce commerce est également interdit par la loi. Autre phénomène, les plages interdites à la baignade. Dans notre pays qui compte quelque 534 plages, 309 seulement sont autorisées à la baignade. C'est par décret du 10 juillet 1993 que la qualité des eaux de baignade a été définie. Malheureusement, les Algériens «transgressent» la loi, par amour de l'interdit, et se baignent dans ces plages polluées qui sont devenues les lieux de prédilection notamment des enfants en bas âge. A chaque saison estivale, on y enregistre plusieurs décès. La responsabilité incombe aux parents, mais aussi aux responsables censés veiller à l'application de la loi. Faut-il rappeler que la loi du 5 février 2002 sur le littoral fait obligation aux agglomérations côtières de plus de 100 000 habitants de se doter d'une station d'épuration des eaux usées, alors que la réalité est tout autre puisque ces stations ne sont pas construites dans ces lieux fixés par la loi. Toujours concernant les plages, la loi interdit l'extraction du sable : les contrevenants encourent un emprisonnement de six mois à deux ans et une amende de 200 000 à 2 millions de dinars.Malgré cela, les trafiquants continuent de façon systématique et permanente à piller le sable. Les gendarmes ne font que des contrôles conjoncturels qui ne découragent en aucun cas les pilleurs. Ainsi, les textes de loi dans notre pays sont érigés sur du sable mouvant, sinon s'écroulent comme des châteaux de cartes !