Si la procédure automatique d'appel après le verdict rendu ce matin par le Haut Tribunal pénal n'aboutit pas, l'exécution de Saddam Hussein interviendra dans les 30 jours. A son arrivée devant le tribunal, Saddam a refusé de se lever devant le juge. Il y avait été contraint par des gardes, à la demande du juge. «Longue vie à l'Irak», a crié Saddam qui a constamment tenté d'interrompre le juge lors de l'énoncé du verdict. «Dieu est plus grand que l'occupant», a-t-il clamé, alors que quatre gardes l'ont emmené à l'extérieur de la salle d'audience, les mains liées dans le dos. Saddam a aussi été condamné à 10 ans de prison pour «crime contre l'humanité (torture)» et à 10 autres années pour «déplacement de population». Le Haut Tribunal pénal a suivi les réquisitions du procureur Jaâfar al-Moussaoui, qui avait demandé, le 19 juin, la peine de mort contre l'ancien homme fort de l'Irak. Saddam, âgé de 69 ans, qui a dirigé le pays de 1979 jusqu'à la chute du régime en avril 2003, et sept anciens responsables de son régime, étaient poursuivis pour le massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl, tués en représailles à un attentat manqué contre l'ex-président en 1982. Le juge a clôturé l'audience du Haut Tribunal pénal irakien ce dimanche, après avoir prononcé la condamnation à mort de trois des huit accusés dans l'affaire de Doujaïl, dont l'ancien président Saddam. L'audience a duré moins de 40 minutes et clôture un procès qui s'est tenu du 19 octobre 2005 au 27 juillet 2006. Durant son règne, Saddam a été un champion du panarabisme et le chef tout-puissant de l'Irak. C'est le 9 avril 2003 avec l'entrée des troupes américaines à Bagdad, qu'est tombé le régime de celui qui avait promis à ses citoyens de «mourir en Irak et de préserver l'honneur dû au peuple». Saddam entre brièvement dans la clandestinité, alors que ses statues sont déboulonnées et ses portraits déchirés, maculés ou brûlés. Ses deux fils, Qoussaï et Oudaï, sont tués trois mois plus tard par les forces américaines. Son épouse et ses filles fuient à l'étranger. Saddam Hussein est détenu dans une prison américaine près de l'aéroport de Bagdad. Lors du procès de Doujaïl devant le Tribunal spécial irakien, il est souvent apparu en costume sombre et chemise claire, sans cravate, portant même une fois une dichdacha (robe masculine irakienne). Mais il n'a rien perdu de sa pugnacité devant un tribunal qu'il a récusé à maintes reprises. Il avait dit : l «Rappelez-vous que Saddam était un militaire et que au cas où il serait condamné à mort, il devra être exécuté par balle et non par pendaison», avait demandé l'ex-président, en parlant de lui-même à la troisième personne, lors du procès qui s'était déroulé le 21 août dernier.