Sept employés écartés des zones sensibles de l'aéroport parisien de Roissy ont lancé, lundi, une procédure judiciaire d'urgence à l'encontre de Sarkozy et d'un préfet. Les sept employés, soutenus par le syndicat Cfdt, demandent au ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et au préfet de Seine-Saint-Denis, département dont dépend l'aéroport de Roissy, de produire des «éléments justifiant» les retraits de badge. Pour sa part, M. Sarkozy a justifié les retraits de badge par le «devoir de précaution». «Chaque fois que nous retirons un badge c'est parce que nous avons des éléments qui nous (le) permettent. Moi, j'ai un devoir de précaution, sur la zone de Roissy, on s'approche d'avions, il y a des millions de passagers», a déclaré Sarkozy. Se sentant victimes d'une décision discriminatoire, les employés ont demandé au préfet de Seine-Saint-Denis de «produire tous les éléments d'enquête» qui l'ont amené à ordonner les retraits de badge dont ils ont été l'objet. De son côté, le préfet a affirmé qu'«informer les individus» ayant fait l'objet d'un retrait de badge «serait contraire à la fois au bon sens et à la protection des sources de renseignements». Il est à souligner qu'au total 72 employés, en majorité musulmans, ont fait l'objet, depuis mai 2005, d'un retrait de badge donnant accès aux zones protégées de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle parce qu'ils sont «liés à des mouvances fondamentalistes à visée potentiellement terroriste», selon la préfecture. Cette décision a été prise, selon elle, à l'issue d'une enquête de l'Unité centrale de lutte antiterroriste (Uclat) qui a duré plusieurs mois et a conclu que plusieurs personnes présentaient un risque «de vulnérabilité ou de dangerosité» pour la zone.