A l'appel du FFS à une marche pacifique, près de 2 000 personnes se sont retrouvées, avant-hier, au niveau de l'esplanade du stade du 1er-Novembre. Outre la famille politique du Front, il y avait parmi les marcheurs des militants du PT et du RCD ainsi que des syndicalistes et quelques associations. A la tête de la marche, l'emblème national et le portrait de Rabah Aïssat (président de l'APW assassiné le 12 octobre dernier), porté par son fils. La procession s'ébranla en scandant des slogans contre la violence. Arrivée devant le siège de l'APW, sis au sein de la Cité administrative, la procession observa une minute de silence à la mémoire du P/APW. Le secrétaire fédéral de Tizi Ouzou, M. Brahimi, a alors pris la parole pour dénoncer «la politique de la violence et de la liquidation physique par laquelle on veut semer la peur». Ainsi, ajoutera-t-il, «cette marche a signé l'échec de la politique primitive contre un bastion inébranlable de la démocratie, de la justice et des droits de l'Homme qu'est la Kabylie». A. Laskri, premier secrétaire national de la formation de Hocine Aït Ahmed, a déclaré dans son intervention que la marche que son parti a organisée «a brisé le mur du silence et de la peur» et d'ajouter : «Ceux qui veulent achever les forces politiques et sociales se trompent, car le peuple est assez fort.» Il souhaitera que la mobilisation contre la violence s'élargisse vers d'autres régions du pays. Avant de réitérer avec insistance la revendication de «l'envoi d'une commission d'enquête internationale sur la crise qu'a traversée l'Algérie», il demandera à la population d'être vigilante afin d'«éviter la manipulation». La foule s'est dispersée dans le calme et les membres de la direction nationale ont rejoint le siège de la Fédération (à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou) où une conférence de presse a été animée par Karim Tabou, le porte parole du parti. Celui-ci ne s'étalera pas sur les questions concernant la crise interne du parti en répondant qu'il n'y a aucun conflit au sein du FFS et que ceux qui demandent le départ de la direction nationale «ne sont qu'un groupe d'agitateurs». Tabou a annoncé que le parti organisera, jeudi prochain, une rencontre de ses 893 élus à Melbou (Béjaïa) autour de la charte de l'élu, les prérogatives de celui-ci et ses relations avec l'administration et le parti, le regroupement abordera également la question sécuritaire.