La nocivité, les risques, mais aussi les possibilités de régénération des huiles usagées ont été analysés, hier, lors d'un séminaire international. Selon les spécialistes, en Algérie plus de 160 000 tonnes des huiles usagées proviennent de différentes industries. Le pays n'en récupère que 15 %. Mlle Dalila Boudjemaâ, représentante du ministère de l'Environnement, a révélé l'existence de deux projets de loi concernant la récupération de ces «déchets spéciaux». En effet, «ces deux projets de loi sont fin prêts, il ne reste que leur adoption et publication», afin de mettre fin à un vide juridique concernant la collecte et la transformation de ces «huiles usagées». Elle précise que ces textes vont réglementer une activité, jusque-là exposée à un grave laisser-aller. Ils prévoient une réglementation rigoureuse et stricte concernant la collecte, l'acheminement et la transformation, voire le recyclage de ces «déchets spéciaux», mais, également, des sanctions en cas de non-respect des mesures prévues. Pour sa part, M. Haoucine, DG de Total Lubrifiants Algérie, organisateur du séminaire, a évoqué une taxe prévue dans la loi de finances. De 12 500 DA la tonne, elle engrangera plus de deux milliards de dinars. «Ceci, constitue, ajoute-t-il, un appui estimable pour la sauvegarde et la dépollution de l'environnement». Le P-DG de la Snvi a affirmé que «pas moins de 5 tonnes des huiles PCB, cancérigènes, sont stockées à Rouiba dans nos locaux. C'est un véritable casse-tête pour nous, car nous ne trouvons pas de répondants pour leurs destructions qui nécessitent des moyens et des techniques complexes». Durant la rencontre, les spécialistes se sont penchés sur les différentes techniques pouvant faire de ces déchets des énergies exploitables par la régénération, et par des incinérations au niveau des cimenteries ou le recyclage pour une nouvelle utilisation. Ils ont appelé, dans ce cadre, à la création de stations dotées d'équipements modernes pour la collecte et le recyclage de ces huiles, tout en s'inspirant de l'expérience française représentée par des experts français du groupe Total présents en Algérie, à cet effet.