Résumé de la 3e partie n Mary Higgins Clark fait durer le suspense. L'assassin rentre chez lui, satisfait d'en avoir terminé avec sa macabre tâche. Il grimaça au souvenir du moment où il l'avait soulevée afin que le sang éclabousse le chemisier et le tailleur. Mais c'était nécessaire. Quand on la trouverait, si on la trouvait, il faudrait que tout le monde croie qu'elle était morte dans ces vêtements. Il n'avait pas omis de couper les griffes qui les auraient sur-le-champ identifiés. Il avait trouvé la grande housse de plastique dans la penderie, probablement rendue par un teinturier avec une robe du soir. Après y avoir péniblement introduit le corps, il s'était mis à nettoyer les taches de sang sur le tapis d'Orient, il avait lavé les carreaux de la cuisine à l'eau de Javel, bourré les valises de vêtements et d'accessoires, pressé par le temps... Il remplit à nouveau son verre à ras bord de bourbon, se rappelant l'instant où le téléphone avait sonné. Le répondeur s'était mis en marche et il avait reconnu le débit rapide d'Ethel : «Laissez un message. Je vous rappellerai lorsque j'en aurai l'occasion ou l'envie.» Il avait failli céder à la panique… La communication avait été coupée et il avait éteint l'appareil. Il ne voulait pas que soient enregistrés des appels de gens qui se souviendraient peut-être plus tard qu'elle leur avait fait faux bond. Ethel habitait le rez-de-chaussée d'un immeuble de brique de trois étages. Son entrée privée se trouvait sur la gauche du porche menant au hall principal. En fait, sa porte d'entrée était dissimulée à la vue des passants et seules les douze marches qui descendaient jusqu'au trottoir constituaient un moment délicat. Dans l'appartement, il s'était senti relativement en sécurité. Après avoir caché le corps d'Ethel étroitement enveloppé et ses bagages sous le lit, le moment le plus difficile avait été d'ouvrir la porte. L'air était âpre et humide, la neige s'annonçait. Le vent s'était engouffré dans l'appartement. Il avait immédiatement refermé la porte. Il était à peine plus de dix-huit heures. Les rues grouillaient de. gens qui rentraient chez eux. Il avait attendu près de deux heures, puis il s'était glissé furtivement dehors, donnant deux tours de clé, et s'était dirigé vers le loueur de voitures d'occasion. Il était revenu chez Ethel en voiture. La chance lui souriait. Il avait pu se garer presque en face de l'immeuble. Il faisait noir et la rue était déserte. Deux voyages avaient suffi pour porter les bagages dans le coffre. Le troisième avait été le pire. Il avait remonté le col de son manteau, enfoncé sur sa tête un vieux chapeau qui traînait sur le plancher de la voiture louée et porté le sac de plastique avec le corps d'Ethel hors de l'appartement. Au moment où il claquait le couvercle de la malle arrière, il avait éprouvé pour la première fois la sensation qu'il était près d'atteindre son but en toute sécurité. Cela avait été une torture de revenir dans l'appartement et de s'assurer qu'il ne restait aucune trace de sang, aucun indice de son passage. Il brûlait de se rendre dans le parc sur-le-champ, de se débarrasser du corps, mais il savait que c'était de la folie. La police risquait de remarquer quelqu'un en train de pénétrer dans le parc de nuit. Il avait choisi de laisser la voiture dans la rue, six blocs plus loin, de ne rien changer à ses habitudes et, à cinq heures du matin, il était sorti avec le premier flot des banlieusards... Tout allait bien maintenant, se dit-il. Il était en sécurité. (à suivre...)