Résumé de la 112e partie n Toutes les griffes sur les vêtements que portait Ethel ont été arrachées. Qui peut en vouloir à Neeve... ? Neeve le regarda les vider. L'un des sacs contenait les sous-vêtements, un soutien-gorge et un slip assortis, les deux ourlés de dentelle, le soutien-gorge éclaboussé de sang ; il y avait une large maille filée sur la jambe droite du collant. Des escarpins de cuir souple bleu lavande étaient retenus par un élastique. Neeve revit la rangée d'embauchoirs qu'Ethel était si fière de faire admirer dans sa penderie dernier cri. Le second sac contenait un trois-pièces : une veste de lainage blanc à manchettes et col bleu lavande, une jupe blanche et un chemisier rayé bleu et blanc. Les trois étaient maculés de sang et de terre. Neeve sentit la main de Myles sur son épaule. Elle examina résolument les vêtements. Quelque chose clochait, quelque chose qui dépassait la fin horrible survenue à ces vêtements et à la femme qui les portait. Elle entendit le procureur l'interroger : «Est-ce l'une des tenues qui manquaient dans la penderie d'Ethel Lambston ? — Oui. — Est-ce vous qui lui avez vendu cet ensemble ? — Oui, un peu avant les vacances de Noël.» Neeve leva les yeux vers Myles. «Elle le portait à la soirée, tu te souviens ? — Non.» Neeve parla lentement. Il lui semblait que le temps n'existait plus. Elle se trouvait dans l'appartement, décoré pour leur traditionnel buffet de Noël. Ethel était particulièrement séduisante. Le tailleur bleu et blanc avait beaucoup d'allure et mettait en valeur ses yeux bleu sombre et ses cheveux blond platiné. Beaucoup de gens l'avait complimentée. Puis, bien sur, Ethel s'était précipitée en direction de Myles, l'assourdissant de paroles, et il avait passé le reste de la soirée à tenter de l'éviter... Quelque chose ne collait pas dans son souvenir. Quoi ? «Ethel avait acheté ce tailleur avec d'autres vêtements au début du mois de décembre. C'était un modèle original de Renardo. Renardo est une filiale des Textiles Gordon Steuber.» Qu'est-ce qui lui échappait ? Elle ne savait pas. «Portait-elle un manteau ? — Non.» Le procureur fit un signe discret aux inspecteurs, qui replièrent les effets d'Ethel et les rangèrent dans les sacs. «Le préfet Schwartz m'a dit que vous avez commencé à vous inquiéter au sujet d'Ethel en vous apercevant que tous ses vêtements d'hiver se trouvaient dans sa penderie. Mais ne peut-on envisager qu'elle ait acheté un manteau dans une autre boutique que la vôtre ?» Neeve se leva. La pièce sentait une faible odeur d'antiseptique. Elle ne voulait pas se rendre ridicule en affirmant qu'Ethel s'habillait exclusivement chez elle. «Je ferais volontiers l'inventaire de la penderie d'Ethel» dit-elle. Je garde tous les reçus de ses achats dans un dossier. Je pourrai vous dire exactement ce qui manque. — J'aimerais la description la plus précise possible. Portait-elle habituellement des bijoux avec ce tailleur ? — Oui. Une broche en or et diamants. Des boucles d'oreilles assorties. Un large bracelet en or. Elle portait toujours plusieurs diamants aux doigts. — Elle n'avait aucun bijou sur elle. Nous sommes peut-être simplement en présence d'un crime crapuleux.» Jack prit le bras de Neeve au moment où ils quittaient la pièce. «?a va ?» Elle secoua la tête. (à suivre...)