«Depuis 2003 à ce jour, nous avons constaté que plus de 5 000 boulangers ont fermé leurs locaux», a déclaré M. Hentour, président du Comité national des boulangers en marge de la signature, hier, de la convention de partenariat entre l'Ugcaa et Tonic emballage. La plupart des boulangers ont, en effet, changé d'activité et ceux qui sont sur le terrain actuellement ont d'énormes difficultés. Cela est dû, d'après le conférencier, aux augmentations des prix du blé sur le marché international alors que le pain, chez nous, est toujours administré par l'Etat, en vertu du décret de 1996. «La farine a dépassé, ces derniers temps, le prix administré par l'Etat qui est de 2 000 DA/q. Actuellement, elle est cédée de 2 100 à 2 200 DA/q. Ce qui pose des difficultés aux boulangers» a-t-il indiqué. Pour l'orateur, l'Etat doit prendre des dispositions pour prendre en charge ce secteur. Cela passe, d'après le président du Comité national des boulangers, par la prise en charge du boulanger en lui donnant une marge bénéficiaire conséquente. Aussi, le représentant des boulangers demande la réorganisation du secteur qui connaît, à ses yeux, une anarchie totale. «Chez nous n'importe qui peut ouvrir une boulangerie et peut vendre là où il veut», s'est-il étonné. A une question sur l'éventuelle augmentation du prix du pain pour équilibrer le secteur, l'orateur dira que la marge bénéficiaire ne passera pas obligatoirement par une augmentation des coûts. «Puisque c'est un produit administré par l'Etat et étant donné que c'est un produit de large consommation, l'Etat devrait le subventionner», a-t-il affirmé. «Ils disent qu'il y a une subvention mais on ne la voit pas ?» s'est-il interrogé. Par ailleurs, M. Hentour lance un appel aux autorités compétentes pour sérieusement prendre en charge ce secteur et ce, en collaboration avec les professionnels qui pourront recenser les véritables problèmes. A défaut, «nous irons vers une crise du pain sans précédent avec toutes les conséquences que cela pourrait induire», a-t-il conclu.