Résumé de la 13e partie n «Dérangé» par les pleurs de sa mère et de son épouse, Salah, qui parlait par le biais de la voyante, a disparu. Mais il est revenu quelques instants après. «Vous vous interrogez sur mon sort dans l'au-delà ? Ne vous attendez pas à ce que je vous dise ce qui s'est passé : je n'y suis pas autorisé. L'au-delà a ses secrets que nul vivant ne doit connaître... C'est la règle mais sachez que je suis bien... Ah combien les bonnes actions que l'on fait sur terre sont bénéfiques, elles effacent les mauvaises !» La voix se tait un moment, puis reprend : «Omar ne sois pas triste !» Le jeune homme sursaute : c'est à lui qu'on s'adresse. Mais est-ce réellement son frère qui parle ? «Omar, je sais que toute la responsabilité repose sur tes épaules maintenant... Père est malade, il ne peut s'occuper de rien !» Comme tout le monde le regarde, il baisse les yeux. «Mon frère, mon frère, dit la voix, qui hausse le ton, tu dis m'aimer mais tu ne m'aimes pas, puisque tu abandonnes ma femme et mes enfants !» Omar lève la tête, prêt à répondre, mais la voix ne lui en laisse pas le temps. «Non, si tu m'aimais, tu épouserais ma femme, tu récupérerais ainsi mes enfants et tu les élèverais comme les tiens ! Ton refus, mon frère, me plonge dans le plus grand des embarras et m'empêche de me reposer !» On entend comme un sanglot profond, puis une voix qui va en diminuant. «Je dois retourner d'où je viens, ne me pleurez plus, mais pensez à moi, faites des invocations à ma mémoire et des aumônes !» La voyante se tord comme si quelque chose allait sortir d'elle, elle s'étire, puis rouvre les yeux. «Que s'est-il passé ? demande-t-elle. Je ne me souviens de rien ! — Salah est revenu... Il nous a parlé !» La séance est terminée. Rahima se lève et, honteuse, va dans sa chambre. Omar s'en va aussi, sans dire un mot. Lui aussi a honte. «Voilà, dit Aldjia, Salah a parlé ! — La parole des morts est sacrée, dit la timsensit, il faut l'écouter ! — Hélas, dit Aldjia, je ne sais si Omar l'écoutera !» Omar ne parlera pas pendant trois jours. Il sort de la maison avant que les autres ne soient levés, et quand il rentre, ils sont couchés. Puis, au quatrième jour, il envoie un cousin, avec ce message pour ses parents : «J'accepte d'épouser Rahima !» «Il a cru au message des morts ! s'exclame Aldjia. — Dieu merci», dit Slimane. Omar a finalement accepté d'épouser sa belle-sœur, mais comme il ne reparlera plus de l'asensi, on ne connaîtra jamais le fond de sa pensée, ce qui l'a vraiment poussé à changer d'avis. Cette histoire authentique, mais romancée, nous plonge dans l'un des plus vieux rites de l'humanité : le dialogue avec les morts. (à suivre...)