Les bouchers se préparent au jour «J». Les deux abattoirs d?Alger, rue des Fusillés et à El-Harrach, devront être pris d?assaut même si les quelques chevillards de l?intérieur du pays vont proposer des produits mois chers, mais avec un risque : le manque d?hygiène. La viande ovine, achetée dans les abattoirs à 500 DA le kilo, est vendue dans les boucheries à raison de 850 DA, soit une différence de 300 DA, charges comprises évidemment. La viande bovine, cédée à hauteur de 600 DA le kilo, est vendue en deux modes : le pan et le devant ont chacun des prix. Le devant est formé de l?épaule et du collier. Chacune des deux parties est vendue à raison de 750 DA le kilo, mais dès demain dimanche, on nous avertit qu?il faut ajouter au moins vingt dinars pour chaque kilo ! Le pan est formé, lui, de la cuisse, des entrecôtes et des côtes. La cuisse, communément appelée bifteck, est vendue à 750 jusqu?à 800 DA le kilo, les entrecôtes et les côtes, dont le prix avoisinait les 750 DA avant le mois de la rahma, vont certainement tourner autour de 800/850 DA. Le foie d?agneau ou de veau va friser les 150 DA le kilo, soit quelque 60 DA de plus que les prix affichés durant le mois de septembre. Pour certains bouchers, la faute incombe au... téléphone portable ! «Naguère, les maquignons étaient obligés de vendre à n?importe quel prix en arrivant à Alger puisqu?ils refusaient de retourner avec le bétail une fois ici, mais avec un seul coup de fil, ils jugulent le marché. S?ils savent que les abattoirs affichent des prix élevés, ils arrivent à grandes enjambées sinon, ils attendent les moments de rareté et de forte demande comme c?est le cas du ramadan», nous affirme, en fin connaisseur, un boucher de la rue Tripoli à Hussein Dey. Pour ce dernier, «heureusement qu?il y a ces chevillards qui proposent des prix plus cléments même si les acheteurs encourent le risque du manque d?hygiène». En effet, ce commerce illicite, aux yeux de l?Etat, fait baisser sensiblement la tendance.