Résumé de la 19e partie n Après son divorce d'Ethel, Seamus Lambston s'est remarié et a eu trois filles. Ruth, sa femme, exige qu'il aille voir la journaliste, à laquelle il verse une pension alimentaire exorbitante. La voix de Ruth montait à chaque syllabe : «Douze mille dollars par an pendant vingt ans !» «Je veux arrêter de travailler. J'ai soixante-deux ans. Bientôt ce sont les mariages des filles qui vont nous tomber dessus. Nous serons ruinés quand nous irons dans la tombe, si ça continue. Tu lui diras qu'on va bel et bien parler d'elle ! Ne crois-tu pas que ses chers magazines pourraient désapprouver que l'une de leurs rédactrices féministes fasse chanter son ex-mari ? — Ce n'est pas du chantage. C'est une pension alimentaire.» Seamus avait essayé de prendre un ton raisonnable. «Mais d'accord, j'irai la trouver.» Ruth devait rentrer tard dans l'après-midi de dimanche. A midi, Seamus avait secoué sa léthargie et commencé à nettoyer l'appartement. Il y a deux ans, ils avaient renoncé à la femme de ménage qui venait chez eux une fois par semaine. Ils se partageaient les tâches maintenant, avec les plaintes de Ruth, de surcroît. «Passer l'aspirateur pendant le week-end, c'est exactement ce dont j'ai besoin après avoir été compressée dans le métro de la Septième avenue», se plaignait-elle. La semaine dernière, elle avait brusquement éclaté en sanglots. «Je n'en peux plus.» A seize heures, I'appartement était à peu près en ordre. Il avait besoin d'être repeint. Le linoléum de la cuisine état usé. L'immeuble avait été vendu en copropriété, mais ils n'avaient pas eu les moyens d'acheter leur appartement. Vingt ans dont il ne restait rien que des reçus de loyer. Seamus disposa le fromage et le vin sur la table basse dans le living-room. Le mobilier était défraîchi et râpé, mais dans la pâle lumière de cette fin d'après-midi, il ne faisait pas mauvais effet. Dans trois ans, Jeannie aurait terminé ses études secondaires. Marcy était en dernière année à l'université. Linda venait d'y entrer. Passer sa vie à espérer, pensa-t-il. Plus se rapprochait l'heure du retour de Ruth, plus ses mains tremblaient. Remarquerait-elle quelque chose de différent chez lui ? Elle arriva à dix-sept heures quinze. «La circulation était abominable, annonça-t-elle d'un air querelleur. — Leur as-tu remis le chèque certifié et raconté ce qui s'était passé pour l'autre ? demanda-t-il, s'efforçant d'ignorer l'intonation de sa voix. C'était son ton des explications orageuses. — Bien sûr. Et laisse-moi te dire une chose : I'intendant a été drôlement secoué quand je lui ai rapporté qu'Ethel Lambston te réclame une pension alimentaire depuis toutes ces années. Ils ont invité Ethel à une table ronde au lycée il y a six mois, et elle leur a tenu tout un discours sur l'égalité des salaires des femmes.» Ruth accepta le verre de vin qu'il lui tendait et avala une grande gorgée. Avec un choc, il s'aperçut qu'elle avait pris l'habitude d'Ethel de se passer la langue sur les lèvres à la fin de chaque phrase, quand elle était en colère. Etait-il vrai que vous épousiez toujours la même personne ? A cette pensée, il faillit éclater d'un rire hystérique. «Bon, parlons sérieusement. Est-ce que tu l'as vue ?» dit-elle sèchement. (à suivre...)