Révélations n Jean-Louis Planche était l'invité de la librairie Chihab pour présenter son livre Sétif 1945, histoire d'un massacre annoncé. Paru aux éditions Chihab, le livre revient sur les massacres de Sétif, longtemps oubliés, voire déniés. «C'est un livre venant rétablir la vérité», a déclaré une responsable des éditions Chihab, ajoutant que ce livre «est un récit-histoire dessinant la géographie des massacres». S'exprimant sur son œuvre, l'auteur, Jean-Louis Planche, a tenu à expliquer qu'elle résulte d'«un travail qui a nécessité beaucoup de recherches et de rigueur», précisant que c'est «grâce au dépouillement des archives des ministères de l'Intérieur, de la Guerre et de Matignon, ainsi qu' à de multiples entretiens avec des témoins, des acteurs et des journalistes que ce livre a pu être réalisé». Ensuite, l'auteur a reconstitué les massacres d'Algériens, tenant à souligner que «les historiens se sont souvent trompés sur la thèse de l'insurrection». «Officiellement, il s'agit de la réponse à une insurrection dont l'ampleur justifie la sévérité de la répression», a-t-il dit. Il se trouve que, selon l'historien, que les massacres ont été planifiés par les autorités coloniales et ce, pour des raisons politiques. C'est-à-dire «l'imbrication entre les conséquences immédiates de la Seconde Guerre mondiale, les ravages du marché noir qui a déstructuré la société coloniale et une épuration politique manquée» sont, à l'origine, les raisons, voire les motivations qui ont enclenché les événements de 1945. Pour Jean-Louis Planche, parler d'insurrection, c'est justifier des visées politiques, puisque des partis politiques français d'alors étaient prompts à instrumentaliser l'affaire, c'est-à-dire à faire croire à la population européenne, à l'opinion française et même à l'opinion internationale qu'il s'est agi d'une révolte de la faim, ou d'inspiration patriotique, une manifestation menée contre les colons. En fait, la France d'après-guerre traversait une crise politique aiguë, l'on assistait à des complots qui ont abouti à des règlements de compte entre partisans de partis politiques ; pour camoufler cela, l'on attribuait les attentats commis à l'encontre des Européens aux musulmans, semant ainsi la psychose au sein de la population française. Le 8 Mai 1945, jour qui célèbre la victoire sur l'Allemagne nazie, lorsque les Algériens ont exalté leur passion nationaliste en arborant dans la foule le drapeau algérien, les comploteurs ont trouvé là un moment propice pour passer à l'acte : un Algérien est tué sous prétexte qu'il a exhibé le drapeau national, d'autres Algériens ont réagi, alors les services de l'ordre sont intervenus et ont fait l'événement de Mai 1945. Les massacres de l'Est algérien ont été donc bien préparés et rien ne les justifiait selon l'auteur.