Alarme n «Les bâtiments 7 et 8 sont un danger certain pour nous», c'est ce qu'affirment les habitants de la cité des 99-Logements. S'étalant à quelques mètres de la plage, la cité Figuier paraît paisible, sereine et calme. Ses habitants ne savaient pas que le 21 mai 2003 serait une journée marquante. Cette date sera gravée dans les esprits pour toujours. Rencontrés sur les lieux, en cette journée printanière de décembre, les habitants ne trouvaient pas les mots pour exprimer leurs maux et leur calvaire, lequel dure et perdure dans leur errance entre les chalets et cette cité. Mme Sahraoui, présidente d'une Association et institutrice au primaire, évoque les multiples contacts et missives adressés aux autorités locales et centrales pour mettre un terme à cette situation. «Après avoir été expertisés par le Centre national de recherches appliquées en génie parasismique, les deux bâtiments 7 et 8 ont été classés Orange 4, donc bénéficiant d'une réfection et d'un confortement de l'Opgi. L'Etat a ainsi débloqué pour cette catégorie une somme de 700 000 DA par appartement. C'est là où notre interlocutrice se demande si les travaux ont été faits dans les normes requises. Pour elle, mais aussi pour les habitants, le confortement fait est un «camouflage». «On n'a pas vraiment respecté les normes dans ce travail», estime-t-elle. Selon M. Sahraoui, propriétaire d'un appartement, l'Opgi est responsable de ce qui a été entrepris, notamment dans les deux bâtiments les plus touchés. «Nous avons constaté tout ce qui a été fait ici pendant le confortement de la cité. Nous contestons le laxisme des autorités, notamment l'Opgi.» Les habitants ne sont pas restés les bras croisés : le wali, la Dlep (Direction du logement et des équipements publics), l'Opgi, le Centre national de recherches appliquées en génie parasismique, ont reçu des correspondances auxquelles ils n'ont pas donné de suite. Pour mieux clarifier les choses, M. Sahraoui nous exhibe le rapport dressé où on peut lire : «Fissuration des voiles du rez-de-chaussée, ferraillage insuffisant, dislocation totale des voiles, déplacement du plancher, dislocation de la paillasse des escaliers, sous-sols inondés.» A cet effet, les habitants des deux immeubles, représentés par un collectif de locataires considèrent que leurs logis sont loin d'être habitables. «Nous considérons qu'il y a péril en la demeure, et tous les locataires sont terrorisés à l'idée de réoccuper définitivement leurs appartements, du simple fait que les travaux de réhabilitation n'ont pas été réalisés dans les normes requises. Les deux immeubles sont trop fragilisés par le séisme du 21 mai 2003 au point qu'ils sont devenus terriblement vulnérables face aux aléas sismiques», peut-on lire dans la missive adressée à l'inspecteur général du ministère de l'Habitat.