Les protestataires réclament les indemnités qui leur ont été promises à la suite des inondations. Trois ans après les inondations de Bab El Oued, les commerçants délogés de l'ancien marché de Triolet se disent «toujours livrés à eux-mêmes». Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Nourredine Yazid Zerhouni, qui s'est déplacé hier sur les lieux, a rassuré les citoyens qui lui ont fait part de leurs préoccupations quant aux indemnités non reçues en affirmant que «les ayant droits ne seront pas lésés». L'on évoque plutôt une négligence dont son victimes les commerçants. M.Hfaïfia Ayache, président de l'Association de protection de l'activité commerciale fustige ouvertement l'attitude des autorités locales vis-à-vis des commerçants. Il juge que la première enquête diligentée par les services de l'APC a été «non crédible». En sus, il déclare, sans aucune réserve, que des «parties connues sont derrière le blocage du dossier des inondations de Bab El Oued». La balle est dans le camp des pouvoirs publics, disait le représentant des commerçants. Et d'ajouter que «seules les autorités sont responsables des éventuelles dérives que pourrait engendrer une crise qui perdure depuis trois ans». Toutefois, les commerçants victimes de la catastrophe, se déclarent favorables à un dialogue «objectif et responsable» devant regrouper toutes les parties concernées. «Des pourparlers qui devront déboucher sur une véritable solution pour la crise», a-t-on précisé. Sur la question portant prise en charge des revendications des 424 commerçants sinistrés, notre interlocuteur affirme que des vendeurs se sont retrouvés dans l'informel, à la suite des inondations. D'autres, a-t-il ajouté, sont menacés de connaître le même sort. En effet, le nouvel endroit qui leur a été attribué, à savoir le parking Saïd Touati, suppose des charges fiscales beaucoup plus élevées. Pour le moment, aucune solution ne se dessine à l'horizon. Les marchands, par la voix de leur porte-parole, mettent en doute et rejètent en bloc les précédentes initiatives prises par les responsables locaux allant dans le sens de juguler le problème. Effectivement, lors d'un rassemblement tenu hier à la place de la solidarité (ex-marché Triolet), des commerçants sinistrés ont brandi des slogans dénonçant la «négligence» dont ils sont victimes. Les protestataires réclament les indemnités qui leur ont été promises dans le cadre de la prise en charge des sinistrés de la catastrophe naturelle du 10 novembre 2001. A ce propos, M.Hfaïfia Ayache n'est pas allé par quatre chemins pour mettre en garde les autorités contre «le moindre dérapage». Allusion faite, d'après ses déclarations, à l'existence d'indus bénéficiaires. Enfin, les commerçants ont menacé d'occuper la place de l'ancien marché si jamais leurs doléances restaient sans suite.