Décision n Dans le cadre de sa nouvelle stratégie dévoilée ce jeudi matin, le président américain a mis en garde les dirigeants irakiens contre une perte du soutien des Etats-Unis. «J'ai mobilisé plus de 20 000 soldats américains supplémentaires en Irak. La vaste majorité d'entre eux, cinq brigades, seront déployés à Bagdad», a déclaré George W. Bush dans une allocution télévisée de la Maison-Blanche, en présentant son ultime stratégie pour l'Irak. Si les Etats-Unis décidaient de rapatrier leurs soldats, cela «provoquerait l'effondrement du gouvernement irakien, déchirerait le pays et déclencherait un massacre d'une dimension inimaginable», a souligné le président US. Debout face à la caméra, costume sombre et arborant un air solennel, il a affirmé assumer les erreurs commises dans la gestion de la guerre depuis l'invasion de mars 2003. George W. Bush a indiqué que le gouvernement irakien, qui pourrait «perdre le soutien des Américains» s'il ne tenait pas ses promesses, s'était engagé à prendre le contrôle de toutes les provinces irakiennes «d'ici à novembre». «L'engagement des Etats-Unis n'est pas illimité», a-t-il averti. «Même si notre nouvelle stratégie fonctionne exactement comme prévu, les actes de violence meurtriers vont continuer, et nous devons nous attendre à plus de victimes irakiennes et américaines», a-t-il ajouté. Il a précisé qu'un «coordinateur à Bagdad» allait être nommé par le Département d'Etat «pour faire en sorte que l'aide économique dépensée en Irak donne de meilleurs résultats». Le nouveau plan de George W. Bush représente un coût total de 6,8 milliards de dollars. Les Etats-Unis ont déjà dépensé 350 milliards depuis l'invasion du 20 mars 2003. La nouvelle enveloppe budgétaire prévoit un milliard pour relancer l'économie, la société civile, les infrastructures et le système judiciaire de l'Irak, dévastés par la guerre. Les renforts militaires se décomposeront en 4 000 Marines supplémentaires déployés dans la province irakienne d'Al-Anbar et de 17 500 soldats affectés à Bagdad, s'ajoutant aux 132 000 militaires américains déjà présents en Irak. «Il n'y avait pas assez de troupes irakiennes et américaines pour sécuriser des endroits d'où les terroristes et les insurgés avaient été chassés», a expliqué le président américain, jugeant que les règles d'ouverture du feu des troupes sur le terrain devaient être assouplies. Selon un responsable américain, l'envoi des renforts se fera progressivement avec une première vague le 15 janvier et une seconde un mois plus tard.