«Nous nous attendions à ce qu?ils nous ramènent l?essentiel, qu?ils pensent à nos besoins», soupire une mère de famille. Accroupie, entourée de bassines d?eau sale, elle lave le linge. Allongée, sa petite fille regarde la télévision, . «Je n?ai préparé que de la chorba avec de la viande, je ne peux préparer un deuxième plat, la viande coûte très cher !», dit-elle tout en plongeant le linge dans la bassine. Le sol est encore mouillé par la pluie de la semaine dernière. La vieille dame montre sa sinistre demeure : une tente étroite où tout est entassé. «C?est là qu?on mange, c?est sale. C?est le pire des ramadans de ma vie !» Un peu plus loin, les femmes préparent le f?tour à l?extérieur de la tente, car c?est interdit de le faire à l?intérieur pour éviter des accidents, comme cela a été le cas en juillet dernier, quand une tente a été dévorée par les flammes, le pire a été évité de justesse. «C?est une catastrophe, comment ferons-nous s?il pleut ? Nous devrons préparer à l?intérieur. Il faut tout préparer à petit feu et surveiller sans cesse à cause du vent», se plaint Dalila, une mère de sept enfants, dont le mari ne travaille pas. «On nous a dit que les rations devront tenir 15 jours, ce n?est pas possible ! C?est peu pour une famille composée au moins de 7 personnes. Mon mari bricole de temps à autre et je vous assure que parfois, nous n?avons rien à mettre sous la dent. Ma mère nous aide avec sa pension de femme de chahid, mais c?est dur !»