Le steak-frites fait un retour chic et tendance à New York. Mais il peut coûter jusqu'à mille dollars l'assiette à l'amateur inconditionnel. Démodées les maisons du steak (steak-houses), ces établissements traditionnels aux plats servis sur d'épaisses nappes blanches. Place aux «steak-lounges», où le faux-filet se déguste dans un décor moderne à éclairage tamisé et où l'on peut s'offrir la Rolls du bœuf : le wagyu. Car au pays de la viande bovine et du barbecue, c'est une race japonaise qui vient renouveler le plat national. Depuis que les Etats-Unis en ont réautorisé l'importation du Japon fin 2005, le wagyu — ou «bœuf de Kobe» — orne les menus, quand il n'est pas, à lui seul, le thème du restaurant. L'engouement semble tel que Nello, restaurant italien de Madison Avenue, peut facturer son plat 750 dollars par personne : soit 450 grammes de wagyu, accompagné de «frites italiennes». La version à la truffe blanche est à 1 050 dollars. En ville, les steak-houses se multiplient. Le guide gastronomique Zagat 2007 parle de «ruée» : il en listait 28 en 1993, 93 aujourd'hui. Toutes n'affichent pas les prix de Nello, ni même de Kobe japonais, mais partout le steak se fait chic.