Chez les interprètes musulmans, le singe représente un homme qui, a perdu sa fortune ou alors, un homme qui souffre d'une maladie (à cause de sa maigreur) mais qui en guérira (parce que le singe est un animal vivace). Beaucoup d'auteurs pensent également que le singe représente un pécheur. Dans beaucoup de pays musulmans, on retrouve, en effet, la légende d'hommes et de femmes ayant commis des crimes atroces, entre autres l'inceste, qui ont été métamorphosés en singes, le Coran lui-même évoque des juifs, transgresseur du sabbat, qui ont été changés en pourceaux et en singes. Image du péché, le singe est aussi celui qui pousse les autres au péché. Ainsi, selon Ibn Sîrîn, celui qui voit un singe dans son lit a une femme qui le trompe ou qui a l'intention de le tromper. Le singe est lui-même un trompeur. Le même Ibn Sîrîn rapporte qu'un roi s'est vu en rêve dîner en compagnie d'un singe. Il a aussitôt convoqué son interprète et lui a raconté son songe. L'interprète lui dit : «Va dans ton harem et demande à tes femmes de se déshabiller.» Le roi fait ce qui lui est dit et il découvre parmi les femmes un jeune homme imberbe qui se faisait passer pour une femme. Quoi qu'il en soit, le singe qui ressemble beaucoup à l'homme est comme l'image déformée, enlaidit de celui-ci. Le singe est également vu, dans l'oniromancie musulmane comme le suppôt des sorciers et des magiciens. C'est pourquoi on considère que celui qui chasse le singe ou mange de sa chair recourra aux sorciers.