Héritage n Quelque 11 millions de mines antipersonnel ont été enfouies par l'armée française le long des frontières est et ouest du pays durant la Guerre de libération. Bonne nouvelle pour les victimes des mines antipersonnel. Le montant de la pension mensuelle allouée par l'Etat sera revu à la hausse pour atteindre 6 000 DA. L'annonce en a été faite, jeudi, par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale en marge du colloque de formation sur la prise en charge des victimes des mines antipersonnel organisé par son département au cercle militaire de Béni-Messous. Djamel Ould-Abbas n'a pas fixé d'échéance pour l'application de cette mesure, mais il a tenu, toutefois, à préciser que cela se fera incessamment puisque ses services n'attendent que le feu vert du ministère des Finances pour concrétiser la décision. Estimées à quelque 3 000 selon les statistiques disponibles, ces victimes, en majorité des estropiés, perçoivent actuellement une pension dérisoire de 3 000 DA par mois qui ne leur permet pas du tout de faire face aux impératifs de leur handicap. Tayeb Louh , ministre du Travail et de la Sécurité sociale, qui intervenait à l'ouverture du colloque, a rappelé, de son côté, que son département dispose d'un Office national des membres artificiels qui prend en charge, à travers ses différentes antennes, tous les besoins en prothèses des personnes amputées. De même qu'une convention a été signée entre l'office et la Cnas pour le remboursement de ces prestations. Quant à El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, il a fait savoir que ces victimes sont prises en charge, au même titre que les autres handicapés dans 4 centres de formation spécialisés et un accord avec le ministère du Travail permet leur insertion professionnelle une fois leur diplôme acquis. Quelque 11 millions de mines antipersonnel ont été enfouies par l'armée française le long des frontières est et ouest du pays durant la Guerre de libération pour empêcher l'acheminement d'armes et de munitions des pays voisins vers les maquis de l'ALN. 8 millions de ces mines ont été détruites par des unités de l'ANP après l'Indépendance, mais trois millions d'autres restent toujours enfouies et constituent un danger permanent pour les habitants des zones frontalières. Dans les autres régions du pays, le danger vient des mines enfouies par les groupes armés durant la décennie écoulée et dont le nombre reste indéterminé.