Résumé de la 52e partie n Ruth pousse son mari à remettre à son ex-épouse la lettre expliquant qu'il cessera de lui verser la pension. Le fera-t-il ? «Ne voyez-vous pas d'inconvénient à ce que j'entre dans le hall avec vous ? Je dois mettre quelque chose dans la boîte de Mlle Lambston ?» L'expression soupçonneuse s'effaça. «Oh, bien sûr. Je sais qui vous êtes. Vous êtes son ex. On doit être le cinq du mois. C'est le jour où elle dit que vous lui remettez la rançon.» La fillette rit, dévoilant les intervalles entre ses dents. Sans un mot, Seamus fouilla dans sa poche à la recherche de l'enveloppe et attendit qu'elle ouvrît la porte. Une rage meurtrière l'envahit à nouveau. Ainsi, il était la risée de tout l'immeuble ! Les boîtes aux lettres étaient situées dans le hall, tout de suite après la porte principale. Celle d'Ethel était relativement pleine. Il hésitait toujours. Devait-il laisser le chèque ou la lettre ? Immobile près de la porte intérieure, la gamine le fixait. «Vous arrivez à temps, dit-elle. Ethel a dit à ma mère qu'elle vous traînerait au tribunal si vous apportiez le chèque en retard.» La panique s'empara de Seamus. Il fallait que ce soit le chèque. Il prit l'enveloppe dans sa poche et l'enfonça dans la fente étroite de la boîte. Lorsqu'il arriva chez lui, il hocha la tête en réponse à la question véhémente de Ruth. Il se sentait incapable pour le moment de supporter l'explosion de fureur qui aurait éclaté s'il avait avoué qu'il avait déposé le chèque de la pension alimentaire. Il attendit de la voir sortir avec raideur de la pièce, alla suspendre son manteau et prit la seconde enveloppe dans sa poche. Il jeta un coup d'œil à l'intérieur. Elle était vide. Seamus se laissa tomber dans un fauteuil, la tête dans les mains, tremblant de tout son corps, un goût de bile dans la bouche. Il s'était encore débrouillé pour tout faire de travers. Il avait mis le chèque et la lettre dans la même enveloppe et maintenant les deux se trouvaient dans la boîte aux lettres d'Ethel. Nicky Sepetti passa la matinée du vendredi au lit. La douleur qui lui brûlait la poitrine avait empiré depuis la nuit précédente. Marie entrait et sortait de la chambre. Elle lui apporta un plateau avec du jus d'orange, du café, des tranches de pain italien tartinées d'une couche épaisse de confiture. Elle le harcela pour qu'il la laissât appeler un médecin. Louie arriva à midi, peu après que Marie fut partie travailler. «Avec mes respects, Don Nicky, vous avez l'air vraiment mal fichu», dit-il. Nicky lui ordonna d'aller regarder la télévision en bas. Lorsqu'il serait prêt à partir pour New York, il le lui ferait savoir. Louie soupira : «Vous aviez raison pour Machado. Ils l'ont eu.» Il sourit et fit un clin d'œil. Tôt dans la soirée, Nicky se leva et commença à s'habiller. Il irait mieux une fois arrivé Mulberry Street, et personne ne devait deviner à quel point il se sentait mal. Alors qu'il s'apprêtait à prendre sa veste, sa peau se couvrit de transpiration. S'agrippant au montant du lit, il se laissa retomber, desserra sa cravate et le col de sa chemise et s'étendit à nouveau. Pendant les heures qui suivirent, la douleur ne cessa d'enfler et de diminuer dans sa poitrine, comme une vague géante. Les tablettes de Trinitrine lui brûlaient la bouche. Elles ne lui apportaient aucun soulagement, mais lui donnaient toujours le même mal de tête. (à suivre...)