Alors que le procès d'El Khalifa Bank se poursuit, celui de la BCIA s'ouvre samedi à Oran. Point commun : les deux principaux accusés seront jugés par contumace. Dans la foulée du scandale Khalifa qui, au fil des journées, nous inonde de révélations tout aussi fracassantes qu'invraisemblables, un autre scandale financier de même nature et lié aux crimes économiques, devra passer incessamment à la barre. Il s'agit du procès de l'affaire BCIA, également appelé «affaire des traites avalisées» et tristement connue pour son préjudice financier de 13 milliards de dinars. Le procès, prévu à partir de samedi prochain à Oran, se tiendra soit dans la même salle d'assises où cette affaire devait être jugée le 6 novembre dernier avant d'être reportée par le président d'audience, soit dans une autre salle, a fait savoir le procureur général près la cour d'Oran, Belkacem Zeghmati lors d'un point de presse animé hier mardi au Palais de justice. Sans préciser l'emplacement de la seconde salle envisagée, le magistrat a tenu à signaler que «le choix sera fait en concertation avec le bâtonnat d'Oran, de telle sorte que les conditions optimales du cadre organisationnel soient réunies pour le bon déroulement du procès». «Les assises se tiendront dans une salle d'audience répondant aux critères requis dans ce genre d'affaires», a-t-il encore souligné. Le procès, qui devait se tenir le 6 novembre dernier, avait été ajourné à la demande du collectif de la défense qui avait invoqué l'exiguïté de la salle, eu égard au nombre des accusés, de leurs avocats et des personnes appelées à témoigner. Au total, ce sont 54 personnes qui seront citées à comparaître pour répondre de chefs d'accusation de dilapidation de deniers publics et de complicité. A signaler que 11 accusés sont en fuite dont le patron fondateur, et qui fait l'objet d'une demande d'extradition auprès des autorités françaises. Ils seront jugés par contumace. Pour rappel, l'agrément a été retiré, en 2003, à la BCIA (Banque commerciale et industrielle d'Algérie) par la commission bancaire qui a nommé un liquidateur après avoir constaté «une situation d'illiquidité et d'insolvabilité financière de la banque l'empêchant de remplir ses obligations envers les tiers», avait précisé la commission. Une enquête a ensuite été ouverte à la suite d'une plainte déposée par la direction régionale de la Banque extérieure d'Algérie. Au fil des jours et des révélations, il s'est avéré que le préjudice causé au Trésor public du fait de cette scabreuse affaire de la BCIA, se chiffre à 132 milliards de dinars. Il s'agit selon l'enquête judiciaire du montant d'opérations d'importation fictives.