Accalmie ? n Le cessez-le-feu entre le Hamas et le Fatah est respecté depuis son entrée en vigueur ce mardi à 03h00 locales (01h00 GMT) après quatre jours d'affrontements sanglants, ont indiqué des témoins. Les échanges de tirs sporadiques qui se produisaient peu avant l'heure du cessez-le-feu ont cessé peu après notamment dans la ville de Gaza, a-t-on ajouté de mêmes sources. «Tous les affrontements doivent s'arrêter et les hommes armés doivent se retirer immédiatement des rues», a déclaré M. Zahar, membre du Hamas, en lisant devant des journalistes un communiqué commun des deux organisations. M. Zahar a aussi annoncé une prochaine rencontre entre Haniyeh et Abbas afin de «relancer le dialogue national» au retour du président palestinien d'un voyage à l'étranger. L'annonce de ce cessez-le-feu est intervenue à la suite d'une réunion à Gaza entre le Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh et Rawhi Fattouh, le représentant du président Abbas. Le communiqué commun appelle également à la libération des militants des deux mouvements qui ont été enlevés ces derniers jours aussi bien par le Fatah que par le Hamas. Les affrontements entre hommes armés du Hamas, le mouvement à la tête du gouvernement, et du Fatah du président Mahmoud Abbas ont coûté la vie à 33 Palestiniens en quatre jours. Par ailleurs, les deux mouvements rivaux ont accepté dimanche une initiative du roi Abdallah d'Arabie saoudite pour une réunion de réconciliation à La Mecque à une date qui n'a pas été précisée. Avec ce énième cessez-le-feu entre les frères ennemis, la question, qui doit certainement préoccuper l'esprit, est la suivante : les Palestiniens seront-ils, enfin, raisonnables ? Une question que pourrait démentir les précédents accords interpalestiniens rapidement tombés à l'eau. Car il s'agit de divergences de principe et pas de différences conjoncturelles. En effet, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement du Hamas campe sur ses positions, à savoir la non-reconnaissance d'Israël, la non-renonciation à la résistance, ce qui a entraîné un boycott occidental qui asphyxie l'économie palestinienne et une crise politique interne sans précédent. Le président Abbas reste aussi intransigeant, il a réitéré, à maintes reprises, sa volonté d'organiser des élections anticipées dénoncées comme un «coup d'Etat» par le Hamas, qui avait gagné les législatives de janvier 2006. Donc, sans un règlement définitif de ces questions de fond, toute initiative de paix en Palestine reste fragile et la reprise des affrontements interpalestiniens ne serait qu'une question de temps...