Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a eu, hier soir, lors d'une émission télévisée, un échange animé avec une Française d'origine algérienne, qui s'est définie comme «Algérienne», et à qui il a fait remarquer qu'elle n'était pas plus Algérienne que lui Hongrois. Le candidat à l'élection présidentielle inaugurait l'émission de TF1 «J'ai une question à vous poser» (il faisait face à 100 personnes qui lui posaient des questions). L'habitante de Lille, prénommée Hayette, lui reprochait d'avoir nommé à la tête du Conseil français du culte musulman (Cfcm) «un Algérien», alors que «la plupart des musulmans (en France) sont Marocains». «Vous n'êtes pas une Algérienne, vous êtes une Française. A mes yeux, vous n'êtes pas une Algérienne, et je ne suis pas un Hongrois», lui a rétorqué Sarkozy, dont le père est d'origine hongroise. Et de faire remarquer que Dalil Boubekeur, président du Cfcm, n'était pas non plus Algérien, «mais Français». «Je suis le premier homme politique de droite à dire qu'il faut une immigration choisie. Mais je dis aussi une chose avec la plus grande force : personne n'est obligé d'habiter en France. Et quand on aime la France, on la respecte», a-t-il ajouté. «On respecte ses règles, c'est-à-dire qu'on n'est pas polygame, on ne pratique pas l'excision sur ses filles, on n'égorge pas le mouton dans son appartement et on respecte les règles républicaines», a-t-il insisté. La jeune Lilloise lui a répondu : «Les propos que vous venez de tenir sur les moutons sont des propos racistes. Il y a des réglementations, il y a des abattoirs, on est civilisés.» Et d'ajouter : «C'est honteux, je suis d'origine algérienne et je suis musulmane et je me sens insultée.» «Vous avez tort», a répliqué le ministre-candidat. «D'abord pour moi, les musulmans sont des Français (...) Nous avons le droit, nous les Français, de dire pour notre pays, comme les Américains le disent pour le leur, comme les Espagnols le disent pour le leur, qui est le bienvenu sur notre territoire, qui n'est pas le bienvenu.»