Pourparlers n Les chefs des deux mouvements rivaux entament, sous l'égide de l'Arabie saoudite, une rencontre cruciale pour tenter de trouver une solution à la grave crise politique et d'éviter une reprise des violences partisanes. Le dialogue à La Mecque, annoncé initialement pour hier, mardi, doit commencer aujourd'hui en début d'après-midi en présence du roi Abdallah, qui en donnera le coup d'envoi avant de se retirer, selon le conseiller de Abbas. «La rencontre entre le Fatah, le parti présidentiel, et le Hamas, destinée à mettre fin aux affrontements sanglants entre leurs deux organisations dans la bande de Gaza, reprendra le dialogue au point où il s'était arrêté auparavant concernant la plateforme politique et la répartition des portefeuilles ministériels», a ajouté la même source. Les deux délégations ont eu, hier, mardi, après leur arrivée à Djedda, des entretiens informels en prévision de la rencontre de La Mecque. Abbas et Mechaâl avaient auparavant été reçus, séparément, par le roi Abdallah d'Arabie saoudite, tout comme le Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Les deux parties lui ont demandé «d'intervenir pour rapprocher leurs points de vue», selon des sources proches des délégations. Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza semblait respecté par le Fatah de Abbas et le Hamas, qui contrôle le gouvernement, après de violents combats qui ont fait 66 morts depuis le 25 janvier dernier, sur fond de crise politico-financière sans précédent dans les territoires palestiniens. Les chefs des deux groupes tenteront ainsi de surmonter les divergences qui ont empêché la formation d'un cabinet d'union en dépit de plusieurs mois de discussions à Gaza. Le roi Abdallah, promoteur du dialogue de La Mecque, se rendra aussi dans cette ville, premier lieu de l'Islam, pour «suivre les discussions», selon les sources proches des deux délégations. «La persistance de la violence privera le peuple palestinien du fruit de sa lutte héroïque durant des années pour recouvrer ses droits nationaux», a déclaré le roi Abdallah, ajoutant qu'«une entente est possible» si les protagonistes sont «animés de bonnes intentions». Les pourparlers entre le Hamas et le Fatah butent sur les questions clés des relations avec Israël et sur la répartition des portefeuilles dans un cabinet d'union. Le refus du Hamas de reconnaître le droit d'Israël à l'existence et les accords passés entre l'OLP et l'Etat hébreu, comme l'exige le Quartette (ONU, Etats-Unis, Europe, Russie), a entraîné la suspension des aides financières occidentales directes, laissant les territoires palestiniens au bord de l'asphyxie. Washington, en commentant le nouveau dialogue, a d'ailleurs rappelé la nécessité de respecter les principes du Quartette qui doivent «figurer sur la plateforme politique de tout gouvernement d'union nationale». Dans la journée, Haniyeh s'était dit «rempli d'optimisme et d'espoir de parvenir à un accord nous permettant de préserver notre unité, de sceller un partenariat politique et de panser nos plaies», estimant pouvoir résoudre de nombreux dossiers épineux et complexes. Et pour Nabil Chaath, conseiller de Abbas, il existe aussi «de fortes chances de réussite parce que les points de divergences se sont réduits».