Nécessité n Les conditions de vie des populations citadines sont de plus en plus difficiles, d'où l'urgence de changer les pratiques et les modes d'intervention pour la mise en conformité de nos villes avec les normes universelles. La fonction et l'identité de la ville sont, aujourd'hui, une priorité dans les grandes actions que les autorités ont engagées dans l'espoir de redonner à nos villes l'équilibre dont elles sont dépourvues depuis l'indépendance. L'exode rural massif qu'ont connu nos villes et l'absence de tout programme d'aménagement urbain conforme aux normes se sont traduits en ce XXIe siècle par un état des lieux déplorable qui se résume en des ensembles hideux et hybrides que l'éloquence des chiffres serait mieux placée pour décrire. Il ne faut, toutefois pas omettre de citer les constructions des grands architectes tels que Pouillon et Le Corbusier. Ces dernières ont subi des transformations contradictoires avec les orientations des plans urbanistiques, dans l'indifférence des collectivités locales quant à l'irrégularité du schéma directeur urbain. Vers la fin de l'année passée, l'Algérie comptait plus de 65 000 bâtisses hors normes ou inachevées. Plus des deux tiers des 33 millions de la population vivent sur 4% du territoire national, soit un taux d'urbanisation de plus 60% en 2010, l'un des facteurs qui ont favorisé une précarité socio-urbaine et, par conséquent, un terrorisme aveugle. Les experts rencontrés lors des différentes manifestations programmées pour la célébration de la journée de la ville sont unanimes à dire que la valeur d'urbanisation admise universellement a baissé de 50% au cours de ces deux dernières décennies. Autrement dit, notre société a connu une croissance démographique dans un tissu urbain inadapté. Les grandes villes algériennes sont, ainsi, étouffées par le désordre et l'anarchie d'une urbanité inachevée, en plus du déficit considérable en matière de mobilier urbain tels que les espaces verts, les structures de loisir et les centres de jeunes… Les experts, citoyens et autorités convergent tous vers ce triste constat : pour mieux corriger les effets désastreux de cette urbanisation sauvage, une nouvelle stratégie se dessine au niveau du ministère délégué à la ville, qui ambitionne d'atténuer les effets de cette défiguration. Il s'agit de mettre en œuvre des principes de concertation et de participation de tous les acteurs de la ville représentés par l'Etat, les collectivités locales, ainsi que le citoyen.