Résumé de la 2e partie Qu?est devenu le petit garçon capricieux ? Un jeune homme plutôt agréable. Il a 21 ans et lors d?une tournée avec une troupe de théâtre il rencontre Clara. Pendant ce temps, les sauveteurs s?organisent. Les barques les plus proches avancent à grands coups de rames, mais cela prend du temps ? en 1902 point de moteur. Lorsque deux marins arrivent enfin sur les lieux, c?est pour trouver Tom, agrippé d?une main à la barque, et soutenant de l?autre le corps inerte de Clara. Elle ne respire plus, et Tom est lui-même asphyxié. A l?enquête, Tom répond aux questions du juge avec beaucoup de tristesse. Il ne cache rien de sa rencontre avec Clara, ancienne domestique de son père, et de leur rendez-vous, mais il ajoute : «Quand je suis ressorti de dessous la barque, j?ai regardé autour de moi, mais je ne voyais pas Clara. Alors en me tenant au bateau, j?en ai fait le tour, et j?ai vu sa main qui sortait de l?eau à quelques mètres. Après quelques efforts j?ai réussi à m?approcher d?elle et à la saisir. Ensuite, je ne me rappelle plus. J?avais avalé beaucoup d?eau moi-même, et je pouvais à peine me tenir sur l?eau?» Le juge comprend. Il se contente de reprocher à Tom Collins sa grave imprudence d?aller si loin en mer, avec une jeune fille, sans savoir nager? Et Tom ressort libre de l?instruction. Il regagne son théâtre, et c?est à Plymouth, quelques jours plus tard, qu?il retrouve dans la poche de son costume le bracelet rouge de Clara. C?est la fin du premier épisode. Clara est morte, mais Tom l?a-t-il tuée ? Non. Pas vraiment. En fait, ce fut un accident stupide. Cette bagarre dans l?eau et sous l?eau, entre elle et lui, ressemblait à une dispute de gosses. De coups de poing en bouillon, Clara s?est noyée vraiment, et Tom ne voulait pas cela. Mais la chose est faite, et il a bien de la chance de s?en tirer à si bon compte. Une chance qu?il va exploiter sans plus tarder. Tom Collins est un heureux veinard. Il vient d?abandonner le théâtre, qui ne nourrit pas les mauvais acteurs comme lui, et c?est à ce moment-là justement que sa vieille tante maternelle rend l?âme en lui léguant 2 000 livres. En 1903, c?est un capital. Tom ouvre un bureau de vente d?automobiles. A cette époque, les voitures ne se vendent pas comme des petits pains et Tom n?y connaît rien. Le temps de manger son capital, et il se voit contraint de céder l?affaire à un homme plus avisé que lui. Le nouveau propriétaire, un brave homme, a bien connu son père d?ailleurs, lequel lui avait mangé pas mal d?économies. Mais sans rancune, il garde Tom comme employé, en lui suggérant toutefois de changer de nom. «Vous comprenez, Collins, c?est le nom d?un escroc. Votre père est encore en prison, on a beaucoup parlé de lui. Faites donc une demande officielle pour changer de nom, dans les affaires c?est plus prudent». Tom Collins suit ce conseil, obtient gain de cause et s?appelle désormais Tom Crullin. Il travaille, vit dans un petit appartement de Richmond et rencontre, un beau soir, à la sortie d?un théâtre, Marry Houghton. Mary est ronde, pas très jolie, un peu naïve, mais sentimentale. Le printemps 1904 lui donne des ailes. Tom en profite, et décide de l?épouser. Dans un geste généreux, il offre à sa fiancée le bracelet rouge de Clara, et Mary est éblouie : «Oh ! Tom, des rubis. C?est merveilleux !» Des rubis ? Diable, Tom ne s?en était jamais douté. S?il avait su, il aurait mis le bracelet en gage. Mais toute réflexion faite, c?est mieux ainsi. Si la défunte Clara possédait un bijou de pareil prix, c?est qu?elle l?avait volé, sûrement. Une fille comme elle, ancienne domestique, et fille facile, n?a pas de rubis. Le 5 mai 1904. Mariage. Le 15 mai 1904, Tom prend une assurance sur la vie, et sur la tête de sa femme, pour une somme de 2 000 livres. Les jeunes mariés établissent ensuite, devant notaire, un testament réciproque. Comme ils n?ont guère d?argent, le voyage de noces est reculé au mois d?août. Là, les jeunes mariés se rendent dans une petite ville des bords de la Manche, Bognor. La mer y est agitée. Que va faire Tom, de son nouveau nom Crullin ? Il propose à Mary une promenade en mer. Tom loue une barque. Il prend les rames, et s?éloigne d?environ un kilomètre du rivage, pas plus, pour que les estivants puissent les voir, ni de trop loin ni de trop près. Il confie les rames à Mary, qui tente de ramer maladroitement en pouffant de rire. Et qu?attend-il ? Il attend qu?une rame tombe à l?eau. Mais Mary ne les lâche pas. Elle fait du surplace en les agitant de manière désordonnée. C?est ennuyeux. Tom se lève et, sous prétexte de lui montrer comment faire, s?agite, saute, remue et fait tant et si bien que la barque chavire. Il n?y a plus qu?à enchaîner sur le scénario précédent. A l?enquête, le juge ne peut que constater l?accident, ainsi que l?a fait la douzaine de témoins oculaires de ce drame épouvantable. «C?est imprudent, dit le juge, de partir en barque quand on ne sait pas nager. Vous auriez pu vous noyer aussi !» Et Tom, en veuf stoïque, baisse la tête sur son chagrin, tandis qu?un fonctionnaire lui remet le bracelet de rubis trouvé sur le corps de sa femme. Fin du deuxième épisode. (à suivre...)