Résumé de la 4e partie Tom Collins change de nom, il devient Tom Crullin, il a épousé trois femmes mortes accidentellement. Mais la vie est dure. En prenant un billet de théâtre, justement, Tom croise le regard de la caissière, Ida Batly. Elle est belle ! C?est la première fois qu?il rencontre une femme aussi belle. Pour lui faire la cour, Tom utilise tout son charme et il n?en a pas assez, la belle refuse de céder à ce jeune homme au visage d?enfant gâté, à la blondeur fadasse et aux yeux cruels. Tom se résigne une fois de plus à utiliser le bracelet de rubis. Ce bracelet (magnifique, venu de Clara en passant par Mary et Margareth), lui ouvre les bras d?Ida. Elle l?épouse en février 1908, malgré l?opposition de sa famille et de ses amis. Tom Crullin ne va pas recommencer alors que Scotland Yard a l??il sur lui ? Il ne va prendre une assurance emmener sa femme à la mer, louer une barque et la noyer ? Ce serait stupide ! Tom est-il stupide ? Il faut croire que oui, ou alors c?est une drogue. A Clowyn Bay, sur la côte de Galles, tout recommence. L?unique variante étant que Tom emmène la barque beaucoup plus loin, pour retarder les sauveteurs et la respiration artificielle. Il ne tient pas à voir Ida lui faire la même peur que Margareth ! Il est en train de débiter au juge enquêteur son laïus habituel lorsque l?inspecteur Morrison surgit comme un beau diable : «Cette fois je vous tiens !» Et oui, cette fois, le quatrième épisode ne peut pas se terminer ainsi. Trois barques, trois épouses, trois assurances, sans compter Clara. C?est trop. «Il y a préméditation ! clame l?inspecteur. Au bout de trois, il y a préméditation ! les juges le diront ou je ne m?appelle plus Morrison !». Voici donc venir l?épilogue en juin 1909. Tom Crullin, ex-Collins comparaît devant les assises sous l?inculpation de meurtre avec préméditation sur la personne de sa troisième épouse Ida Batley. Bien entendu, il nie ! Le procureur voudrait bien l?inculper des deux meurtres de ses deux premières épouses, mais l?avocat de Tom, habile, déclare : «En tenant compte des deux autres «accidents», vous troublerez les débats. En effet, il n?y a aucune preuve de la culpabilité de mon client. Seuls l?inspecteur Morrison et le procureur affirment qu?il y a préméditation dans le troisième ! Ceci est leur intime conviction, mais sur le troisième seulement ! Je le répète, monsieur le juge, débattre des deux accidents précédents serait une erreur préjudiciable à mon client !» Le juge s?incline. Il ne sera donc question que de la barque d?Ida et d?elle seulement. Or, des témoins, anciens camarades de collège, viennent affirmer que Tom est un excellent nageur, preuve à l?appui. Comme il a toujours prétendu le contraire, cela va mal pour lui, mais ce n?est pas suffisant. Car l?avocat, décidément retors, contre-attaque : «Bon nageur, peut-être ! Il aurait pu sauver cette femme en détresse, peut-être ! Cela relève de la non-assistance à personne en danger ! Où est la preuve de la préméditation et de l?homicide ? Certes, mon client aurait pu et dû sauver cette femme, selon la morale, mais la loi ne l?y oblige pas !» Ainsi, il pousse l?accusation dans ses derniers retranchements : prouver que Tom a volontairement renversé la barque est le seul moyen. Hélas ! les témoins lointains de la tragédie ne peuvent l?affirmer. Honnêtement, ils ont vu charrier une barque, c?est tout ! Alors, aussi incroyable que cela puisse paraître, Tom sort du tribunal innocent. La foule veut le lyncher, mais peu importe. Son avocat réussira même à lui faire toucher l?assurance contractée sur la tête d?Ida ! Incroyable. C?était en juin 1909. Mais, en octobre 1909, arrive à l?hôtel Carton de Londres une Américaine fort riche, couverte de bijoux. Le lendemain de son arrivée, la dame se fait assommer et dévaliser dans sa chambre. Elle fournit à la police une liste de ses bijoux en précisant que la plupart de ces joyaux portent une marque en forme de lion couché. Les enquêteurs commencent par vérifier toutes les officines de prêteurs sur gages, et que trouvent-ils dans l?une d?elles ? Le bracelet rouge. Un bracelet de rubis portant la marque du lion couché. Il a été laissé en gage en juillet dernier par un sieur Tom Crullin ! En juillet, et bien avant le vol, ce qui semble l?innocenter mais la police vérifie tout de même auprès la dame riche. «Oh ! dit-elle. ça alors ! Comme c?est curieux ! Mon bracelet ! Enfin, c?était mon bracelet. Je l?ai donné il y a longtemps à l?une de mes femmes de chambre pour la remercier. Je l?avais oublié. Oh ! je suis désolée, il figurait encore sur la liste. C?est un oubli de ma part ! Au fait, comment va cette chère Clara Farson ? C?est à elle que je l?ai offert, elle m?avait sauvé la vie, voyez-vous. Cette fille est une excellente nageuse, et elle m?a tirée d?affaire sur la plage, il y a six ans ! J?ai failli me noyer, et cela valait bien un bracelet !» Clara Farson. La dame riche ne la reverra plus. Elle a été noyée en tombant d?une barque, en compagnie du célèbre Tom Crullin. C?était un accident, le premier. C?est d?elle qu?il tenait le bracelet magique ! Alors l?inspecteur Morrison, toujours à l?affût, s?en est retourné voir le procureur. «Dites-moi, s?il est prouvé que l?une des victimes de Tom Crullin était une excellente nageuse, est-ce cela suffirait à prouver qu?il l?a noyée de force ? ? Certes? certes? ? Alors, je le tiens, j?ai un témoin !» Ce qui fut fait. Tom fut rejugé pour le premier «accident», celui de Clara Farson. C?était vraiment un accident, à peu de choses près, en tout cas le seul qu?il n?avait jamais prémédité. Mais ce fut lui qui le fit pendre enfin, le 7 décembre 1909, en souvenir d?une fessée bien méritée, et inutile. D?après Pierre Bellemare