Décision n Le gouvernement persiste et signe : le prix du sachet de lait est maintenu à 25 DA et des mesures d'approvisionnement seront prises prochainement. Un chercheur a déclaré ce dimanche matin sur les ondes de la Chaîne III que l'Algérie compte entre 200 000 à 220 000 vaches laitières. Le potentiel, évalué à 2 millions de génisses, est revu à la baisse faute de production de fourrage. Ce chercheur confirme que «sans production de fourrage, on ne peut augmenter la production de lait» en ajoutant que «la plupart des vaches finissent dans les abattoirs». C'est un constat amer sur la situation de la filière lait qui connaît actuellement des perturbations sur le marché. En effet, les prix des fourrages demeurent trop chers puisque nourrir une vache laitière exige une botte de foins à 350 DA sans compter les 3 000 DA pour le quintal de maïs ou de soja. Face à cette situation, les producteurs privés et publics tirent la sonnette d'alarme sur le manque d'approvisionnement en lait de poudre dont la tonne est passée de 1 370 à 2 400 dollars. Les industriels ont donc exigé que le prix du sachet de lait soit porté à 35 DA. Pis encore, certains producteurs privés ont menacé de faire grève si leurs doléances ne sont pas respectées. En outre, des responsables du groupe Giplait ont récemment averti les autorités publiques que des usines de production risquent la fermeture si l'Etat n'intervient pas pour trouver des solutions à même de réguler le marché national. Le gouvernement, qui s'est réuni, hier, a tenu à rassurer les producteurs que des mesures seront prises pour l'approvisionnement des unités de production et à assurer la disponibilité des produits sur le marché national, réitérant cependant que le prix actuel du sachet de lait sera maintenu. En attendant la prise de mesures annoncées, certaines régions, y compris à Alger, connaissent dores et déjà une forte perturbation dans la disponibilité du sachet de lait et celui du lait en poudre. Le plus gros risque demeure la baisse de production notamment dans le secteur public qui détient les plus grosses parts du marché. Les autres producteurs privés haussent également le ton face «aux subventions du lait qui ne représentent que 6% pour chaque litre produit alors que ces subventions atteignent en Europe 40%». Les producteurs souhaitent que l'Etat ne se désengage pas du secteur en demandant le soutien pour l'acquisition des vaches laitières et du matériel pour la collecte du lait. Il faut savoir que l'Algérie dépense annuellement 600 millions de dollars pour l'importation du lait en poudre nécessaire pour les besoins de sa production, estimée à 3 milliards de litres chaque année.