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Histoires vraies
En jaguar le dimanche (1re partie)
Publié dans Info Soir le 06 - 03 - 2007

Madame la concierge a prévenu la police. Mme la concierge est profondément outrée. Son vilain menton exprime à la fois le mépris et une juste colère :
«Cette fille, monsieur l'agent ! Elle est encore partie faire la bringue avec je ne sais qui ! Et elle laisse son bébé hurler la nuit entière ! C'est un scandale ! Une fille comme elle, monsieur l'agent, ne devrait pas faire d'enfant ! Le bon Dieu ne devrait pas permettre ça !»
Dans l'escalier étroit, Mme la concierge prend toute la place, et M. l'agent la suit deux marches en arrière.
«Est-ce qu'elle a l'habitude de faire ça ? De laisser le bébé toutes les nuits ?
— C'est pire que ça, monsieur l'agent ! Elle ne le laisse pas d'habitude, figurez-vous ! Figurez-vous que mademoiselle reçoit des hommes chez elle ! C'est honteux, avec cet enfant qui dort dans la pièce à côté ! Un scandale, je vous dis !
— Quel âge a l'enfant ?
— Oh ça !... A peine quatorze ou quinze mois, le pauvre !»
M. l'agent s'arrête, sa patience a des limites :
«Ecoutez, madame, faudrait savoir de quoi vous vous plaignez ! D'après vous, il s'agissait de tapage nocturne, et tout ce que j'entends c'est un bébé qui braille.
— C'est pas du tapage nocturne, ça ? Il est plus de minuit !
— Les bébés ne sont pas considérés comme des facteurs de trouble quelle qu'en soit l'heure.
— Mais puisque je vous dis qu'elle est aIlée faire la bringue !
— Vous l'avez vue sortir ?
— Non. Je l'ai pas vue sortir, mais je me doute ! Elle a abandonné son gosse !
— Madame, si cette femme n'est pas sortie, c'est qu'elle n'a pas abandonné son gosse ! Alors, soyez claire. A cette heure-ci on n'entre pas comme ça chez les particuliers, sans un motif sérieux !»
Mme la concierge opère un demi-tour dans l'escalier, qu'elle bouche complètement d'une bonne centaine de kilos.
«Si c'était pas un motif sérieux, vous croyez que je remonterais deux étages ? Je l'ai déjà fait tout à l'heure, il était onze heures environ, et le bébé hurlait. ?a fait plus d'une heure qu'il hurle sans arrêt, et elle ne bouge pas ! J'ai écouté derrière la porte ! Je dis qu'elle a abandonné ce gosse ! ?a m'étonnerait pas qu'elle le maltraite, ça m'étonnerait pas qu'elle boive ou qu'elle se drogue, ou je ne sais quelle horreur ! C'est une putain, monsieur cette fille ! Et nous les honnêtes gens, on ne peut rien contre elle ! On ne peut pas la mettre à la porte ! Mademoiselle paie son loyer ! ?a ne suffit pas, monsieur l'agent, de payer son loyer ! Vous l'entendez crier, ce gosse ? Vous l'entendiez ?»
Un enfant pleure, en effet. Et, malgré son mauvais caractère évident, Mme la concierge n'a pas eu tort d'appeler la police.
Il est debout dans son petit lit, rouge d'avoir tant pleuré, ses cheveux noirs collés par la fièvre, ses grands yeux effrayés...
L'appartement est vaste, constitué d'une grande pièce, salon-chambre à coucher, saIle de bains. Aucune séparation, sauf pour la chambre de l'enfant.
L'agencement est moderne, luxueux et un peu curieux. La jeune femme qui occupe les lieux a choisi de faire la cuisine, ou de prendre son bain, au vu des visiteurs éventuels.
Elle est morte, à présent. AIlongée dans sa baignoire, étranglée par un chemisier enroulé et serré fortement autour du cou. L'agent de service l'a découverte en entrant. N'obtenant pas de réponse, il a ouvert avec le double des cIefs de la concierge, pensant que l'enfant était seuI et peut-être malade. Puis il a appelé le commissariat, tandis que la concierge tentait de calmer le bébé. Peine perdue. C'est un petit garçon, et il est en pleine crise de nerfs. Le haut de son pyjama trempé jusqu'aux épaules montre qu'il a cherché à «réveiller» sa mère. Il a pu entendre, et peut-être voir, le meurtre. Il est assez grand pour marcher, assez grand pour atteindre la baignoire, assez grand pour la peur et trop petit pour faire un témoin. (à suivre...)


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