Faute de papiers en règle, quelque 36 000 travailleurs égyptiens ont dû quitter en Libye la semaine dernière. Le rapatriement s'est principalement fait par la route, dans un poste de passage, à la frontière tout au nord de la Libye et de l'Egypte. Ce retour en masse intervient alors que la Libye a décidé en février de durcir sa lutte contre les immigrés clandestins sur son sol tout en traquant ceux qui tentent de gagner l'Europe par la mer. On estime au Caire à un million le nombre d'Egyptiens résidant sur le sol libyen, travaillant principalement dans l'agriculture, le bâtiment ou encore gérant des nouveaux commerces appartenant à des Libyens. Le secrétaire d'Etat libyen à la main-d'œuvre et la formation a annoncé hier dimanche à la presse le report à la fin mars de l'ultimatum fixé aux immigrés pour être en règle, selon les médias libyens. Ce responsable qui avait menacé les employeurs de main-d'oeuvre illégale de lourdes punitions, avait fixé ce délai à la fin février. «Nous comprenons les préoccupations des autorités libyennes, mais nous ne pouvons accepter une expulsion massive», a déclaré, l'ambassadeur d'Egypte en Libye. Le Premier ministre libyen a démenti à la mi-février que son pays imposerait un visa d'entrée pour les Maghrébins et les Egyptiens, comme l'avait annoncé le ministère de l'Intérieur fin janvier. Selon Tripoli, les immigrants seraient environ un million en Libye, où la population est de 5,7 millions. Ils proviendraient pour la plupart d'Afrique sub-saharienne et seraient pour moitié en situation illégale.