Résumé de la 94e partie n Doug, désemparé, téléphone à Neeve lui faisant part des menaces qu'encourt Ethel. Lorsque Lupe arriva, le courrier du matin à la main, Myles se retira dans le bureau. Il y avait une autre lettre de Washington, le pressant d'accepter la direction de l'Agence de lutte contre la drogue. Myles sentit la vieille poussée d'adrénaline réchauffer ses veines. Soixante-huit ans. Ce n'était pas si âgé. La perspective de se donner à fond à une tâche utile. Neeve. Je l'ai trop couvée. Pour la plupart des gens, il en est autrement. Sans moi dans ses jambes, elle mènera une vie normale. Il s'appuya au dossier de son fauteuil, le vieux, confortable fauteuil en cuir qui s'était toujours trouvé dans son bureau pendant les seize années où Myles était resté préfet de police. Il sied à mon arrière-train, pensa-t-il. Si je vais à Washington, je l'emmènerai. Il entendait l'aspirateur dans l'entrée. Je n'ai pas envie d'écouter ce raffut toute la journée, se dit-il. Mû par une impulsion, il téléphona à son ancien numéro, le bureau du préfet, se présenta au secrétaire d'Herb Schwartz, et entra tout de suite en communication avec Herb. «Myles, qu'est-ce que tu deviens ? — Réponds-moi d'abord. Comment va Tony Vitale ?» Il se représentait Herb, petite taille, petite carrure, le regard prudent et pénétrant, une intelligence formidable, une extraordinaire capacité d'embrasser d'un coup toute une situation. Et, bien plus, un ami fidèle. «On ne peut encore rien dire. Ils l'ont laissé pour mort et, crois-moi, ils avaient des raisons de penser qu'ils savaient ce qu'ils faisaient. Mais ce gars est sensationnel. Contre toutes les apparences, les médecins pensent qu'il peut s'en tirer. Je vais le voir un peu plus tard. Tu veux m'accompagner ?» Ils convinrent de se retrouver pour déjeuner. En avalant un sandwich dans un bar près de l'hôpital St. Vincent, Herb mit Myles au courant des funérailles imminentes de Nicky Sepetti. «On s'en occupe. Le F.B.I. aussi. Le bureau du procureur également. Mais je ne sais pas, Myles. Mon sentiment est qu'avec ou sans rappel à Dieu, Nicky n'était plus dans la course. Dix-sept ans hors circuit, c'est trop long. Le monde a changé. Dans l'ancien temps, le milieu n'aurait pas touché à la drogue. Maintenant, il y nage. Le monde de Nicky n'existe plus. S'il n'était pas mort de lui-même, ils s'en seraient chargés.» Après le déjeuner, ils se rendirent au service de réanimation de St. Vincent. Anthony Vitale était emmailloté de bandages, sous perfusion, branché à des machines qui enregistraient la pression du sang, les battements du cœur. Ses parents se tenaient dans la salle d'attente. «Ils nous permettent de le voir quelques minutes par heure, dit son père. Il va s'en sortir.» Une confiance sereine perçait dans sa voix. «On n'abat pas comme ça un dur de dur», lui dit Myles en lui serrant la main. La mère de Tony prit la parole. «Monsieur le Préfet.» Elle s'adressait à Myles. Il fit un signe de tête en direction de Herb, mais fut arrêté par le léger geste de dénégation de ce dernier. «Monsieur le Préfet, je crois que Tony essaye de dire quelque chose. — Il nous a dit ce que nous avions besoin d'entendre. Que Nicky Sepetti n'a pas lancé de contrat sur ma fille.» Rosa Vitale secoua la tête. (à suivre...)