Vérités n Un spécialiste français fait le constat du manque de culture de «l'appréhension du risque» chez les entreprises algériennes. «Le marché algérien est actuellement sur un encaissement de 46 milliards de dinars seulement, soit l'équivalent de 500 millions d'euros», relève Jean-Paul Roux, responsable de Salama Assurances, une entreprise franco-algérienne, filiale d'un grand groupe émirati qui active depuis des années dans les pays du Maghreb. «Nous avons l'automobile qui représente environ 47%. Les risques industriels représentent environ 30% avec une partie du transport qui est autour de 10% et enfin l'assurance des personnes qui est de l'ordre de 6%», énumère-t-il. Notre interlocuteur admet cependant un manque significatif dans le domaine de l'assurance risques industriels. «Il est clair que ce que nous pouvons relever sur le marché algérien, c'est qu'il y a globalement une insuffisance en terme d'encaissement pour ce qui est des risques industriels.» Sur ce registre précis, M. Roux n'omet pas de signaler que «les entreprises algériennes n'ont pas cette culture de couverture d'assurance pour le risque industriel et il y a manque aussi de culture en terme de garantie des capitaux assurés». En tant que spécialiste avisé, celui-ci relève aussi un problème de sous-tarification en raison de la concurrence parfois déloyale entre compagnies d'assurances. «Je pense qu'il faudrait mieux professionnaliser le métier des assureurs et mettre en avant tout ce qui a trait à la protection et la prévention des risques de manière à ce que l'assureur soit lui dans sa partie de garantie aléatoire des évènements soudains», précise-t-il et d'ajouter : «Je pense que les compagnies d'assurances doivent être plus présentes et épauler les chefs d'entreprise dans les opérations d'audit et de conseil en assurances.» Ce spécialiste français préconise une triptyque : présence aux côtés des entreprises, rapidité au moment du sinistre et entreprendre une sorte de partenariat assurances-entreprises pour monter le meilleur rempart de protection. M. Roux se félicite du fait que «les textes réglementaires existent, en revanche, ce qui pose problème, c'est naturellement la mise en œuvre de ces textes juridiques mais surtout l'absence des opérations de contrôle». (*) Responsable de Salama Assurances