Analyse n le projet de stratégie industrielle ainsi que différents problèmes relatifs à la vie économique nationale ont été commentés par Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Les PME algériennes sont loin de satisfaire les besoins réels de la société et le sont encore davantage pour pouvoir faire face à la concurrence intérieure et extérieur, de l'avis de M. Reda Hamiani Estimant leur nombre à 300 000 unités (dont 80% selon l'intervenant, sont dans une stratégie de survie), ce dernier évalue le besoin de l'Algérie à plus de 4 millions de PME «si on prenait les ratios internationaux dans ce domaine», dira-t-il pour pouvoir non pas faire face mais au moins réduire les notes très salées de la facture alimentaire qui, selon lui, est de 3,5 milliards de dollars et celle du médicament de 1 milliard de dollars par an. Et dans ce sens, M. Hamiani qui intervenait sur la Chaîne III prône un plus grand encadrement et accompagnement de ces entreprises. Abordant le sujet très sensible du marché informel, le président du FCE reconnaît que malgré les dégâts causés par ce genre de transaction à l'économie nationale et son caractère anti-économique, il n'en demeure pas moins que ce fut un «amortisseur de crises» durant les périodes difficiles de l'Algérie en termes d'emploi et de soutien au pouvoir d'achat. «Cela ne justifie pas son existence, mais il faut lui reconnaître un certain nombre d'avantages». En matière de salaires, M. Hamiani déplore que la revalorisation décidée par les pouvoirs publics n'a pas pu être suivie par nombre d'entreprises privées, en particulier celles qui n'arrivent pas ou peinent à dégager des bénéfices. Par ailleurs, abordant le projet de stratégie industrielle, le président du FCE a déclaré : «Nous avons salué avec beaucoup de satisfaction ce projet de redémarrage industriel qui répond à notre attente» et d'ajouter que les objectifs de cette stratégie étaient «méritoires et vont dans la bonne direction» tout en déplorant le fait que le FCE n'ait été associé à l'élaboration du document que tardivement et émettant des réserves sur certains points comme le manque de représentativité des PME /PMI dans le choix des secteurs ou plus important l'incapacité de l'administration économique à suivre la mise en œuvre de cette stratégie. «L'incapacité de l'administration économique actuelle de traduire plus tard sur le terrain la somme de bonnes volontés que contient le document de stratégie» risque de causer un grand problème, dira-il. «Nous souffrons d'un environnement caractérisé par une bureaucratie épouvantable, par un parcours difficile pour les créateurs d'entreprises et par un système bancaire qui a montré ses limites.» Pour lui, l'administration (douanes, banques, fiscalité...) doit «jouer le rôle d'allié objectif accompagnant le développement et la croissance économiques du pays».