Réactions n Européens et Américains se sont accordés pour attendre les premières décisions du nouveau gouvernement palestinien pour décider de l'attitude à adopter à son égard. Selon les grandes puissances, le nouveau gouvernement palestinien ne répond pas pleinement aux principes que le Quartette a si souvent énoncés. Hier lundi, le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana, a laissé entendre à l'issue d'entretiens de la Troïka européenne à Washington que celles-ci allaient donner un délai au gouvernement palestinien pour qu'il satisfasse leurs demandes. Pour sa part, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a réitéré les inquiétudes de l'administration américaine au sujet du «droit à la résistance sous toutes ses formes», revendiqué par le Premier ministre palestinien. La chef de la diplomatie américaine, qui se rend à la fin de la semaine au Proche-Orient pour de nouveaux efforts destinés à relancer les discussions de paix israélo-palestiniennes, avait auparavant réuni par téléphone son homologue russe, le secrétaire général de l'ONU et la Troïka européenne pour des consultations du Quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU). Le Quartette exige que le nouveau gouvernement reconnaisse d'abord le droit à l'existence d'Israël et les accords israélo-palestiniens passés, et qu'il renonce à la violence, pour reprendre l'aide internationale au gouvernement palestinien, gelée depuis un an. Le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que son gouvernement oeuvrerait à la «création d'un Etat palestinien indépendant, jouissant d'une pleine souveraineté sur les territoires occupés en 1967», une mention implicite à l'existence d'Israël. Il a répété que son gouvernement «respectait les résolutions de la légitimité internationale et les accords signés par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP)». Les Palestiniens devraient bénéficier d'un délai de trois mois, la commissaire européenne aux Relations extérieures ayant annoncé que l'UE avait décidé de prolonger pendant 90 jours le mécanisme temporaire destiné à permettre l'envoi d'assistance financière aux Palestiniens en contournant le gouvernement sortant du Hamas. Le porte-parole du département d'Etat américain a cependant refusé de préciser le délai accordé au gouvernement palestinien d'union, regroupant les deux principaux partis, le Fatah et le Hamas. Il a rappelé que les Etats-Unis ne traiteraient pas avec les ministres palestiniens issus du Hamas mais qu'ils traiteraient avec certaines personnes «au cas par cas». Il a notamment cité le ministre des Finances, un ancien haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI) qui jouit de la confiance des pays donateurs, et Mohammed Sahlane, le nouveau conseiller à la sécurité nationale du président palestinien Mahmoud Abbas.