Scène n La générale de «La Casa de Bernarda Alba», une pièce écrite par Federico Garcia Lorca, sera donnée, ce mercredi, au Théâtre national. La pièce, produite par le Théâtre national et dans laquelle campe une dizaine de comédiennes comme Souad Sebki et Fadela Hachmaoui, est mise en scène par Ahmed Khoudi. Elle met en espace un univers de femmes : la famille de Alba et s'ouvre sur un deuil : après les funérailles du deuxième époux de Bernarda Alba, la mère, sévère et intransigeante, décrète, sans discussion, un deuil de huit ans, une décision qu'elle impose à ses cinq filles, et durant cette période il est strictement défendu aux unes comme aux autres de fréquenter le dehors, alors que toutes pétillent de vie et d'amour, de rêves et de désirs. S'exprimant sur le choix de la pièce, un texte universel qui a été joué, ici et ailleurs, à maintes reprises, par les théâtres du monde, et ce depuis la moitié du XXe siècle, Ahmed Khoudi a dit : «J'ai choisi cette pièce seulement parce que c'est une tragédie moderne où l'on assiste à un conflit entre les hommes et où l'individu, fixé par le destin, va vers son propre malheur. L'on assiste également à une lutte de sentiments.» En effet, la pièce, soulignons-le, a été produite par le Théâtre national, il y a de cela près de vingt ans, et a été jouée par Nouria, Keltoum, Nadia Talbi…. Ce choix de reprendre cette pièce est justifié par le fait qu'elle est universelle, donc elle reste d'actualité. «C'est un texte qui montre que toute personne ne peut vivre sous l'oppression, et qu'en dépit de l'assujettissement, l'individu finit, toujours, par se révolter», a expliqué le metteur en scène. Et de dire par ailleurs : «Il n'y a pas de mal à reprendre une pièce qui a été déjà jouée; il se trouve que chaque metteur en scène y apporte sa propre vision.» «Je voulais m'éloigner, dans cette pièce, du drame aux aspects de faits divers en privilégiant la tragédie, voire le drame intérieur », a-t-il enchaîné. Pour ce faire, «j'ai traité, a-t-il dit, la pièce en privilégiant les sentiments des uns et les passions des autres». Ainsi, Ahmed Khoudi cherche à illustrer dans cette pièce les émotions et la psychologie de chacun des protagonistes. Concernant le travail effectué sur la pièce, Ahmedi Khoudi a souligné : «Je me suis permis une petite adaptation à la fin de la pièce : au lieu que l'une des filles se pende, le metteur en scène a préféré faire voir la mère prendre le fusil et tirer sur sa fille pour laver l'honneur de la famille.» Et de préciser, d'autre part : «J'ai lu le texte en arabe (traduit par Allal El-Mouhib) et j'ai rencontré quelques longueurs, donc j'ai procédé de manière à décharger le texte de ses lourdeurs afin de rendre la pièce souple et légère. Il y a eu, dans un deuxième temps, un travail d'allégement du texte qui s'est fait avec les comédiennes.»