Résumé de la 4e partie n Djaâfar est obligé, par son père, de rapporter le singe, qui ne le quitte plus,— d'où il l'a pris. Pour que l'animal ne le suive pas, il se propose de le conduire, le lendemain, en camionnette. Djaâfar s'est levé de bonne heure pour aller voir le singe qu'il a laissé dans un réduit de la maison. Le singe, qui dormait, s'est aussitôt réveillé et a sauté sur ses épaules, comme pour le fêter. — Calme-toi, calme-toi ! Le singe l'enlace, lui lèche le visage, puis grimpe sur son épaule. Cette effusion attriste Djaâfar. — Hélas, lui dit-il, on va nous séparer ! Le singe le regarde, comme comprenant ce qu'il lui dit. — Il y a ces maudites superstitions de grand-mère... Et il y a l'intransigeance du père... Ils ne veulent pas de toi à la maison ! Le singe pousse un petit cri plaintif. — Ne m'en veux pas, dit Djaâfar, ce n'est pas de ma faute ! Le singe gémit de nouveau.. — Ne sois pas triste, dit Djaâfar, très ému, peut-être que dans la forêt, tu seras plus heureux qu'ici... Les enfants sont cruels, ils t'importuneront, quant aux grandes personnes, tu seras toujours, pour elles, un objet de dérision ! Amar rentre dans la pièce ; — Qu'est-ce que tu es en train de raconter là ? — Rien, dit Djaâfar, en baissant la tête. Son père a pitié de lui, mais il pense toujours que le singe doit retourner dans la forêt. — Allons, viens, j'ai sorti la camionnette... Djaâfar le suit, avec le singe sur son épaule. Il monte dans la camionnette et ne dit rien tout au long du trajet. — Conduis-moi à l'endroit exact où tu l'as pris, dit Amar, peut-être que nous y trouverons la mère du singe. — Il était seul quand je l'ai trouvé, dit Djaâfar. — Eh bien, dit Amar, il saura retrouver les siens tout seul. Ils arrivent à l'endroit. — C'est ici, dit Djaâfar ; Il s'apprête à descendre mais Amar lui dit. — Reste à ta place, ouvre la fenêtre et jette le singe dehors, ainsi, il ne s'accrochera pas à toi... Djaâfar le regarde, stupéfait. — Si tu descends, il te suivra... allez, prépare-toi, à mon signal, tu le balances ! — Il risque de se faire du mal ! — Ne t'inquiète pas, un singe, c'est comme un chat, il retombe toujours sur ses pattes ! Djaâfar, la mort dans l'âme, obéit. Il ouvre la fenêtre et, doucement, pose le singe sur le rebord. — Allez ! crie Amar. Il pousse le singe hors de la camionnette et son père démarre aussitôt en trombe. Djaâfar regarde derrière lui : le singe, qui s'est remis sur ses pattes, tente de suivre la camionnette, mais celle-ci le laisse bien loin derrière. (à suivre...)