Dans l'interprétation des rêves, le ventre est également un refuge : baignant dans le liquide amniotique, le fœtus, nourri au moyen du cordon ombilical par sa mère, vit dans la sécurité, à l'abri du besoin. C'est l'état de béatitude, le paradis primitif, le Nirvana ou l'état de plénitude suprême. Cette nostalgie du rêve se retrouve, chez certaines personnes, dans la position adoptée lors de l'endormissement : recroquevillée sur soi-même, en chien de fusil, dans la position du fœtus. Cette position se retrouve dans les cultes funéraires anciens. Parfois même, le squelette, en décubitus fléchi, est enroulé dans une peau de bête et attaché. Mais rêver d'un retour au ventre maternel est l'expression d'un besoin de protection mais aussi l'indice d'une régression psychologique, d'une fuite des réalités. C'est le signe d'un malaise, voire d'un déséquilibre psychique qui peut être grave, parce que pouvant signifier un retrait du monde. Mais ce type de rêves est très rare. En revanche, on rêve beaucoup d'affections atteignant le ventre : coliques, diarrhées, infections diverses, que l'on doit aussi interpréter dans le sens de malaises psychiques. C'est là où on retrouve l'adage populaire «quand le ventre va mal, tout va mal», et ce pendant «quand le ventre va bien, tout va bien» : le ventre est à l'image de la marmite, une marmite où bouillonnent les émotions, les désirs cachés, les envies, les ambitions dévorantes, mais aussi des pensées, les élans et les aspirations qui peuvent «accoucher» d'idées créatrices.