Résumé de la 5e partie n Au moment où le roi et la reine s'apprêtaient à venir la voir pour demander des nouvelles de leur fille, la vieille sorcière s'activait, avec sa fille, à son rouet. Elles restèrent ainsi assises pendant deux heures, sans dire un seul mot. Enfin, quelque chose fit du bruit près de la fenêtre, et on y vit briller deux yeux flamboyants. C'était une vieille chouette, qui cria trois fois : «Hou, hou.» La vieille leva à peine les yeux et dit : «Il est temps, ma fille, que tu sortes pour aller faire ta tâche.» Elle se leva et sortit. Où allait-elle donc ? Loin, bien loin dans la prairie, jusqu'à la vallée. Enfin, elle arriva au bord d'une fontaine, près de laquelle se trouvaient trois chênes. Cependant, la lune avait monté ronde et pleine et au-dessus de la montagne, et elle était si brillante qu'on aurait pu trouver une épingle. La fille enleva une peau qui couvrait son visage, se pencha vers la fontaine et commença à se laver. Quand elle eut fini, elle plongea la peau dans l'eau de la source, et l'étendit sur l'herbe pour qu'elle blanchit et séchât au clair de lune. Mais comme la fille était changée ! Vous n'avez jamais rien vu de semblable. Quand elle eut détaché sa tresse grise, ses cheveux dorés étincelèrent comme des rayons de soleil et s'étendirent comme un manteau sur toute sa personne. Ses yeux luisaient comme les étoiles au ciel, et ses joues avaient l'éclat doucement rosé de la fleur du pommier. Mais la belle jeune fille était triste. Elle s'assit et pleura amèrement. Les larmes tombaient l'une après l'autre de ses yeux et roulaient entre ses longs cheveux jusqu'à terre. Elle était là, et elle fût demeurée ainsi longtemps si le bruit de quelques branches qui craquaient dans un arbre voisin ne fût arrivé à ses oreilles. Elle bondit comme un chevreuil ayant entendu le coup de fusil du chasseur. La lune était justement voilée par un nuage sombre ; en un instant, la jeune fille se trouva recouverte de la vieille peau et disparut comme une lumière soufflée par le vent. Tremblant comme la feuille du peuplier, elle courut vers la maison. La vieille était debout à la porte, et la jeune fille voulut lui conter ce qui lui était arrivé ; mais la vieille sourit de bonne grâce et dit: «Je sais tout déjà.» Elle la conduisit dans la chambre et alluma quelques copeaux. Mais elle ne se rassit pas près de son rouet ; elle prit un balai et commença à balayer et à épousseter. «Tout doit être propre et net ici, dit-elle à la jeune fille. — Mais, ma mère, reprit celle-ci, pourquoi commencer ce travail à une heure si avancée ? Quelle est votre pensée ? (à suivre...)