Résumé de la 158e partie n Neeve rejoint son père dans l'appartement. Myles se sent obligé de lui dire la vérité. Elle court un réel danger. Kitty regarda Myles. Il maintenait la poignée contre la cafetière, l'air concentré. Elle s'approcha de lui et son regard tomba sur le livre de cuisine ouvert. Les pages étaient maculées de taches de café, mais contre toute attente, la décoloration soulignait les contours des croquis. Kitty se pencha, les examina de près. Puis, elle prit la loupe posée à côté du livre et étudia à nouveau les dessins, se concentrant sur l'un d'eux. «C'est exquis, dit-elle. C'est le portrait de Neeve, bien sûr. Elle a dû être la première petite fille à porter la collection Barrière du Pacifique. Quel chic avait cette enfant !» Les doigts de Myles enserrèrent son poignet. «Que dites-vous ? demanda-t-il. Que dites-vous ?» Lorsque Neeve arriva chez Estrazy, la première maison où elle espérait trouver une robe blanche, le showroom était bondé. Les acheteuses de Saks, Bonwit's, Bergdorf et autres se bousculaient. Tout le monde parlait de Gordon Steuber. «Vous savez, Neeve, lui confia l'acheteuse de Saks, une bonne partie de sa collection de sport me reste sur les bras. Les gens sont bizarres. Vous seriez étonnée d'apprendre combien n'ont plus voulu entendre parler de Gucci et de Nippon quand ces derniers ont été accusés de fraude fiscale. L'une de mes meilleures clientes m'a déclaré qu'elle refusait d'engraisser des escrocs.» Une vendeuse chuchota à Neeve que sa meilleure amie, qui était la secrétaire de Gordon Steuber, était aux abois. «Steuber s'est toujours montré chic à son égard, raconta-t-elle, mais il a des ennuis jusqu'au cou maintenant, et mon amie n'est pas tranquille. Que doit-elle faire ? — Dire la vérité, dit Neeve, et, je vous en prie, conseillez-lui de mettre sa loyauté dans sa poche. Gordon Steuber n'en mérite pas tant.» La vendeuse lui trouva trois robes blanches. L'une d'entre elles conviendrait sûrement à la fille de Mme Poth. Neeve la commanda, réserva les deux autres. Il était dix-huit heures cinq quand elle arriva devant l'immeuble de Sal. La rue était calme. Entre dix-sept heures et dix-sept heures trente, l'agitation du quartier de la confection cessait d'un seul coup. Elle entra dans le hall et s'étonna de ne pas voir le portier à son bureau. Probablement aux toilettes, pensa-t-elle en se dirigeant vers la batterie d'ascenseurs. Une seule cabine était en fonctionnement, comme toujours après dix-huit heures. La porte se refermait quand elle entendit des pas précipités sur le sol de marbre. Au moment où les deux battants se rejoignaient et où l'ascenseur commençait à monter, elle eut la vision fugitive d'un survêtement gris et d'une coiffure punk, croisa un regard. Le coursier. Neeve se souvint soudainement de l'avoir remarqué en raccompagnant Mme Poth à sa voiture ; c'était lui qu'elle avait vu au moment où elle quittait le showroom des Coordonnés Islip. (à suivre...)