Ce qu?omettent de noter les auteurs est que Dinet est aussi un incontestable écrivain, qui a rédigé, aidé par son ami Slimane Ben Brahim, plusieurs romans et livres sur la région, dont Khadra, danseuse de Ouled Naïl, El-fief oua El-kifar, ou le désert, contes sahariens illustrés en 51 compositions, Vies arabes. «L?amour fut la première passion qui troubla nos premiers parents. Il attira sur eux un châtiment terrible, mais aussi il devint leur consolation sur cette terre misérable à laquelle Allah les avait condamnés?» En décrivant des cimetières de Boussaâda, il écrit : «Quelle lugubre terreur inspirent les cimetières de l?Europe ! Il semble que les âmes qui les peuplent soient écrasées sous le poids des énormes blocs de pierres qui les recouvrent ! Chez nous (il parle de Boussaâda), le sable léger qui nous sépare du disparu ne paraît pas devoir opposer un obstacle infranchissable aux confidences que nous aimons à venir lui faire, apportant à son âme comme nourriture les nouvelles de la maison dans laquelle il a passé son existence. Les morts ne sont pour nous que des absents ; leur ombre se réjouit de la visite des vivants, et le voyageur, lorsqu?il ne trouve pas de village où il puisse passer la nuit, préfère le cimetière peuplé d?âmes à la solitude des déserts». Dans ses écrits, il évoque souvent les traditions et le rythme de vie des habitants, ainsi que les pratiques religieuses et établit des comparaisons avec l?Europe.