Cérémonie n Le Festival de Cannes (France) s'est officiellement ouvert hier soir, pour une 60e édition historique. Cette édition-anniversaire du plus grand festival de cinéma au monde a été déclarée ouverte par l'actrice taïwanaise Shu Qi, 31 ans, et le réalisateur portugais Manoel de Oliveira, 98 ans, incarnant deux générations du cinéma contemporain. Wong Kar-wai, dont le très attendu My blueberry nights devait être projeté en soirée, était accompagné des deux acteurs vedette de son nouveau film, la chanteuse de jazz Norah Jones, qui fait ses débuts à l'écran, et l'acteur britannique Jude Law. Parmi les vedettes invitées pour cette cérémonie d'ouverture, figuraient également les actrices Gong Li, Juliette Binoche, les réalisateurs Luc Besson et David Lynch. Ce dernier avait offert en «cadeau d'anniversaire» au Festival un court-métrage, Absurda, projeté peu auparavant, dérangeant et inquiétant à l'instar de toute l'œuvre du cinéaste américain. «Cannes n'est pas un festival-musée, il évolue avec le cinéma et ne se retourne pas sur le passé», s'est exclamée l'actrice allemande Diane Kruger, qui présentait la cérémonie. «Nous fêtons 60 ans de grâce, d'élégance, de bonheur, de coups de bol et de coups de cœur, 60 ans de Palmes d'or espérées, jalousées, admirées», a-t-elle poursuivi. Les neuf membres du jury, présidé cette année par le réalisateur britannique Stephen Frears, avaient pris place sur la scène, et notamment les actrices Maggie Cheung, Toni Collette, Sarah Polley, l'acteur Michel Piccoli ou encore l'écrivain turc Orhan Pamuk, Prix Nobel de littérature 2006. 22 films sont en compétition pour la prestigieuse Palme d'or, parmi lesquels des œuvres signées Emir Kusturica, Quentin Tarantino, Gus Van Sant ou les frères Coen, qui tous ont déjà décroché la récompense suprême. Mais un des événements assurés du Festival sera la présentation hors compétition et en première mondiale, jeudi 24 mai, de Ocean's 13, la suite des braquages classieux mis en scène par Steven Soderbergh. Le Festival de Cannes, qui a accueilli ces deux dernières années l'ultime opus de la Guerre des étoiles ou le Da Vinci Code, a fait pour sa 60e édition le choix résolu du cinéma d'auteur qu'il a largement contribué à faire connaître tout au long des six décennies écoulées. En témoigne le choix en film d'ouverture de My Blueberry nights, premier film tourné par Wong Kar-wai aux Etats-Unis et en anglais, voyage sentimental truffé de réminiscences à In the mood for love, tourné en 2000. L'Algérie à l'honneur l Une soirée entièrement dédiée à l'Algérie est prévue dans le cadre de la 60e édition du Festival de Cannes. Elle sera marquée par la projection le 25 mai du film Cartouches gauloises du réalisateur algérien Mehdi Charef, réalisé en 2006 et qui sortira le 8 août prochain en salles en France. Ce long-métrage d'une heure et demie revisite la Guerre de libération nationale (1954-1962), à travers le regard d'un enfant de 11 ans, marchand de journaux dans la ville natale du cinéaste, Maghnia, située à l'ouest algérien. L'histoire narrée par le film se situe au printemps 1962, dernier printemps de la Guerre de libération nationale et le regard de cet enfant Ali, qui a vécu cette période coloniale, avec l'arbitraire et les violences, les exactions et la répression exercée par le colonisateur. Le film qui sera projeté au cours de la soirée spéciale Algérie dans la sélection officielle Cannes 2007 en hors compétition, est également à l'affiche dans la section Un certain regard. Il est à souligner également qu'un hommage sera rendu également au cinéaste algérien Lakhdar Hamina qui avait obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes en 1975 avec son film Chronique des années de braise.