Priorité n Assuré de garder la mainmise sur la chambre basse du Parlement, le FLN s'attellera à la révision de la Constitution pour «consacrer un régime présidentiel» et de la loi électorale afin de «supprimer la représentation proportionnelle». De plus de 200 sièges en 2002, le FLN a reculé lors du scrutin de jeudi pour n'en rafler «que» 136. Recul ? «Non, rétorque son secrétaire général, le FLN n'a pas reculé. Il demeure la première force politique du pays. C'est l'essentiel. Nous sommes arrivés en tête dans 37 wilayas et seconds dans cinq autres.» Quant à la soixantaine de sièges perdus, Belkhadem a une explication toute faite. «Le contexte diffère. En 2002, plusieurs partis manquaient à l'appel.» Entendre les appels au boycott lancés par les partis à fort ancrage en Kabylie et par les animateurs du mouvement citoyen, ce qui a permis aux candidats de l'ex-parti unique de rafler la mise dans cette région. «Il ne faut pas oublier, rappelle-t-il par ailleurs, que notre parti a traversé une grave crise interne en 2004. Il revient de loin. Le plus important est d'avoir su resserrer les rangs de nos militants.» En somme, le vieux parti a réalisé un score qui le «satisfait amplement», n'étant pas loin, de surcroît, de l'objectif des 140 sièges fixé par la direction nationale. D'autant que son premier responsable semble certain que plusieurs des 33 députés élus sur des listes indépendantes le rejoindront incessamment. Tout au long de la conférence de presse qu'il a animée au siège du parti au lendemain du scrutin qui a vu son parti surclasser toutes les autres formations politiques en lice, Abdelaziz Belkhadem a fait montre d'une sérénité et d'une placidité à toute épreuve. Même l'épisode de la lettre adressée par Saïd Bouchaïr au président de la République jeudi en fin d'après-midi et incriminant le FLN de tentatives de fraude ne semble pas le perturber outre mesure. «Toutes les irrégularités signalées par la commission ont trait à l'organisation du scrutin et non à la fraude. Concernant les bulletins découverts à Rouiba, ils n'appartiennent pas qu'au FLN. Des bulletins d'une autre formation ont été découverts. Le tout a été incinéré et la composante du bureau de vote a été immédiatement renouvelée.» Quid des tee-shirt et casquettes à l'effigie de Djamel Ould Abbas arborés à Aïn Témouchent ? «Ce n'est pas frauder que d'exhiber des casquettes», «même si, concède-t-il, cela demeure anti-réglementaire». Place maintenant aux priorités du parti qui gardera, donc, la mainmise sur la chambre basse du Parlement. «Procéder à la révision de la Constitution», lâche-t-il en réitérant le vœu de voir la nouvelle loi fondamentale consacrer un régime présidentiel. La question semble être tranchée en haut lieu : la révision interviendra «au cours de la deuxième session du Parlement», soit pas avant l'automne. Ce qui n'est pas le cas de l'autre priorité du FLN, la révision de la loi électorale pour «supprimer la représentation proportionnelle», qui pourra être l'un des tout premiers textes amendés par la nouvelle assemblée…