Maux n La contrefaçon n'a épargné aucun secteur économique. Le piratage informatique et plus spécialement celui des logiciels a atteint une proportion alarmante. L'Algérie n'y échappe pas, loin de là, puisqu'elle est classée selon des experts, en septième position avec un taux de piratage qui avoisine les 45%, ce qui fait du secteur informatique l'objet de tous les trafics et des escroqueries possibles. D'autres sources révèlent que ce taux dépasse largement les 80%. En effet, pratiquement tout est vendable à moindre coût. Les grands groupes informatiques installés en Algérie s'inquiètent également de ces procédés illégaux. La vente des logiciels, sans garantie ni certificat de conformité, est devenue légion. Des revendeurs sans agrément pullulent sur le marché en proposant des produits à des sommes qui défient toute concurrence. On imagine un logiciel qui se vend entre 1 000 et 1 500 DA, alors que son coût réel est 100 fois plus. Cela traduit tout le malaise pour les revendeurs de logiciels qui sont agréés par les géants de l'informatique dans le monde. Ces derniers se plaignent de la facilité avec laquelle un logiciel se vend sans documents avec tout le risque que cela peut représenter pour le consommateur alors que cet outil est un produit spécifique et le résultat de plusieurs recherches scientifiques. Le marché algérien, à l'instar des autres marchés émergents, est un terrain propice pour ce genre d'affaires. Toutes les astuces de piratage et d'imitations frauduleuses de produits et copies serviles sont utilisées comme moyens de vendre illicitement ces produits en échappant totalement à tout contrôle. C'est à ce niveau que se situe le malaise des éditeurs de logiciels qui tentent de trouver des solutions idoines pour juguler ce fléau. Ils appellent tout de même les autorités compétentes à mettre l'accent sur le nombre des réseaux de contrebande et leur impact sur le marché. Car, faut-il le répéter, les contrebandiers de l'informatique sont dotés d'un savoir pointu en la matière et savent contourner judicieusement les lois et se transformer en professionnels aguerris à la pointe du progrès. Depuis la généralisation à grande échelle de l'outil informatique et plus particulièrement l'usage intensif des logiciels, les entreprises de tous secteurs confondus sont dans l'embarras total. D'un côté, elles hésitent à acquérir ces outils car les coûts sont parfois exorbitants et de l'autre elles achètent des produits défectueux qui s'avèrent plus tard dangereux pour la sécurité des informations. C'est donc le fossé numérique qui se creuse davantage entre les pays riches disposant d'un développement technologique sophistiqué avec un secteur largement dominant et les pays du sud, réduits au statut de simples consommateurs d'équipements et de matériels, dont ils ne maîtrisent pas encore le processus technologique. C'est finalement le marché informel et ses ramifications qui profitent de cette situation, laissant le consommateur dans l'ignorance totale de ces nouveaux produits.