L'Office national des droits d'auteur (ONDA) et Business Software Alliance (BSA) ont signé hier un protocole d'accord de collaboration mutuelle pour la protection des droits d'auteur appliqués au logiciel et pour la lutte contre le piratage informatique. BSA est une association internationale qui regroupe les principaux éditeurs de logiciels professionnels, dont la mission est de créer un environnement propice au développement de l'utilisation des logiciels dans le respect de la propriété intellectuelle. Bien que l'Algérie se soit dotée d'instruments législatifs adéquats en matière de protection de la propriété intellectuelle (ordonnance n°03-05 du 19 juillet 2003 relative aux droits d'auteur et droits voisins qui classent les programmes d'ordinateur comme des œuvres littéraires ou artistiques protégées), il demeure que l'absence d'un cadre d'application approprié se fait fortement sentir. La raison en est « la prolifération d'opérateurs pratiquant la copie et la vente non autorisée de logiciels, activité assimilée dans la plupart des pays à du recel de marchandises de contrefaçon ». En Algérie, le taux de piratage est estimé à 84 %. Notre pays est à la septième position dans le classement mondial des logiciels piratés. Les pertes sont évaluées à 58 millions de dollars. Il n'existe pas de copies serviles en Algérie (copies presque parfaites incluant également la documentation et l'emballage), mais uniquement des copies sur CD-Rom. La lutte contre ce phénomène passe par une sensibilisation des différentes communautés et des utilisateurs de logiciels (particuliers et entreprises) quant à la valeur des logiciels originaux. Le piratage informatique est un phénomène qui nuit aussi bien aux utilisateurs qu'aux autres revendeurs puisqu'il crée une situation de concurrence déloyale. Nadia Ben Bahtane, porte-parole pour l'Afrique du Nord du BSA, a présenté une étude sur le piratage informatique effectuée dans 86 pays. La source cite plusieurs indicateurs : en 2003, il s'est vendu dans le monde pour plus de 50 milliards de dollars US de logiciels commerciaux pour micro-ordinateurs. Pourtant, la valeur des logiciels qui ont été réellement installés est proche de 80 milliards. Chaque fois que deux dollars ont été légitimement dépensés en logiciels, l'équivalent d'un dollar a été obtenu de manière illicite. Le taux de piratage mondial a été de 36 %. Laurent Masson, vice-président pour le Moyen-Orient et l'Afrique du BSA, a affirmé : « Comme pour la sécurité routière, il faut veiller à l'établissement des lois d'une part et faire évoluer les mentalités d'autre part, augmenter la perception de valeur du logiciel de production et l'actif important de l'entreprise et gommer le sentiment d'impunité et l'acceptation sociale de la copie illégale. » L'ONDA part en guerre contre le piratage, mais refuse de sortir la grosse artillerie. Pour le moment, il semble que la démarche de lutte contre le piratage n'a pas encore évolué vers la répression.